De moins de 50 dollars le baril en janvier, les prix du pétrole
ont atteint à New York un plus haut de 99,29 dollars le 21 novembre
pour terminer l'année à 95,98 dollars lundi, en hausse de 57,21%
sur l'année.
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord a fini à 93,85
dollars, après une hausse de 54,21% en 2007. Peu d'observateurs
avaient prévu une telle envolée à l'exception de quelques-uns,
comme la banque d'investissement Goldman Sachs.
Incertitudes
Dès 2005, elle avait prédit une poussée des prix, et table à
présent sur un baril de brut à 105 dollars à la fin 2008. Après
être retombés sous 90 dollars début décembre, les prix ont repris
de l'élan, l'assassinat jeudi dernier de l'ex-Premier ministre
Benazir Bhutto au Pakistan remettant les tensions géopolitiques sur
le devant de la scène.
David Kirsch, analyste pour la firme de conseil PFC Energy à
Washington, estime qu'il y a de fortes chances que les prix passent
au-dessus des 100 dollars en 2008, même s'il fait part de "quelques
incertitudes" sur la demande. "La santé des pays industrialisés
soulève des doutes et ces inquiétudes pourraient empêcher de passer
les 100 dollars", souligne-t-il.
Les Etats-Unis, première économie mondiale, doivent faire face à
la fois à la crise du secteur immobilier et au resserrement des
conditions de crédit. Dans de telles conditions, les analystes de
la banque d'affaires new-yorkaise Merrill Lynch prévoient une
moyenne des prix du baril en 2008 de 82 dollars.
Pays émergents
L'année 2007 a vu se poursuivre une dynamique amorcée dès 2004,
sous l'effet de la croissance de la demande pétrolière dans les
pays émergents, notamment en Chine. Une situation qualifiée par
François Lescaroux, économiste de l'Institut français du pétrole,
de "choc de demande".
Pour l'année 2008, "la demande pétrolière proviendra exclusivement
des pays non-OCDE, et en particulier des pays émergents d'Asie et
du Moyen-Orient", ont par ailleurs rappelé les analystes de la
banque Barclays Capital.
afp/kot
Le retour de l'Opep
La hausse des prix a été due également à la politique menée par l'Opep, souligne un analyste de la banque Standard Chartered.
"Les prix ont été tirés par un rétrécissement de l'offre de l'Opep, dans un contexte d'intenses craintes géopolitiques et de croissance continue de la demande", a-t-il rappelé.
Le cartel pétrolier, qui produit 40% du pétrole mondial, n'a concédé qu'une modeste augmentation de son offre - officiellement 500'000 barils par jour sur le marché depuis le 1er novembre - et opté pour le statu quo lors de sa dernière réunion du 5 décembre à Abou Dhabi, faisant fi des appels des pays consommateurs à fournir plus.
2007 a donc été l'année "du retour de l'Opep" après que l'influence du cartel se fut quelque peu affaiblie au cours des années précédentes.