L'année 2007 «a constitué un record pour le commerce extérieur»,
qui a vu les exportations bondir de 12,1%, a dit mercredi la
cheffe du Département fédéral de l'économie (DFE) lors d'une conférence de presse
à Berne. Cela tient notamment à son ouverture et à sa bonne
insertion dans une société globalisée, a-t-elle expliqué.
Rien n'est toutefois acquis. La hausse du PIB devrait ralentir à
1,9% cette année. Il s'agit donc de «continuer à consolider le
réseau extérieur», a dit Doris Leuthard. A ce titre, la Suisse
entend ouvrir cette année des négociations en vue d'un accord de
libre échange avec l'Inde, en lancer avec l'Indonésie et
concrétiser avec le Japon.
Nécessaire ouverture
La libre circulation des personnes au centre Berne veut aussi
renforcer ses relations avec le Mexique et l'Afrique du Sud. Quant
aux relations avec l'Union européenne (UE), elles seront avant tout
rythmées par le dossier de la libre circulation des personnes, qui
doit être formellement confirmé.
Sur le front intérieur, Doris Leuthard va s'attacher à maintenir
le chômage à son plus bas niveau possible, même si elle reconnaît
que la situation est désormais moins favorable que ce qui était
attendu il y a encore cinq ans. Il faut donc aujourd'hui réformer
dans un sens plus restrictif, en accordant moins facilement des
indemnités aux jeunes qui finissent leurs études, par
exemple.
Globalement, le marché de l'emploi est néanmoins en pleine forme
(2,8% en moyenne en 2007). Et il s'agit de gérer une pénurie de
main-d'oeuvre qualifiée dans certains secteurs. Le DFE souhaite à
ce titre mieux intégrer les plus jeunes, mais aussi les femmes et
les travailleurs âgés. D'où une promotion accrue du job-sharing, du
télétravail et des structures d'accueil de la petite enfance.
ats/cab
Productivité à stimuler
Autre cheval de bataille de Doris Leuthard: stimuler la productivité. «Cela signifie réduire les coûts», a-t-elle déclaré, pour lutter contre «l'îlot de cherté».
Les moyens proposés ont été maintes fois évoqués: diminuer les règles sur les produits, moins protéger l'agriculture, libéraliser encore plus les infrastructures (électricité et télécoms, entre autres) et cesser d'avoir des normes différentes dans presque chaque canton, comme dans le domaine de la construction.
Pour les produits, le secrétaire d'Etat à l'économie, Jean Daniel Gerber, a noté que 30% seulement d'entre eux ne font pas l'objet de normes harmonisées avec celles de l'UE.
Si le principe du cassis de Dijon leur était appliqué en Suisse et qu'une baisse des prix de 10% s'ensuivait, «ce sont quelque 2 milliards de francs» que les consommateurs économiseraient, a-t-il expliqué.