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Pétrole: prix de 100 dollars pas si élevé?

Le prix du pétrole devrait se stabiliser au 2e trimestre 2008
Le prix du pétrole devrait se stabiliser au 2e trimestre 2008
Un baril de brut à 100 dollars n'est «pas nécessairement très élevé», vu la forte demande pétrolière et les coûts de production d'or noir en hausse, a estimé dimanche le ministre du Pétrole algérien Chakib Khelil.

Le niveau de 100 dollars le baril, qui a été atteint pour la
première fois mercredi sur le marché de New York, doit être vu «en
fonction du prix réel» c'est-à-dire en en retranchant l'inflation,
a dit le ministre, dans une interview accordée à l'AFP.

De ce point de vue, le prix du pétrole n'a pas encore retrouvé
ses niveaux record de 1980, qui correspondraient à «entre 102 et
110 dollars» d'aujourd'hui selon les estimations, a souligné Chakib
Khelil, qui a pris au 1er janvier la présidence tournante de
l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP).

Coûts élevés

Il a également souligné qu'il reste «aujourd'hui très peu de
régions à explorer» pour découvrir du pétrole et que les «sources
nouvelles» d'hydrocarbures comme les sables bitumineux du Canada ou
les gisements en eaux profondes représentent «des investissements
énormes», d'autant plus que le coût des services pétroliers
augmente.



En outre, la demande pétrolière dans le monde «est aujourd'hui
très élevée», «tirée par la Chine et l'Inde mais aussi les pays du
Moyen-Orient, dont la consommation augmente énormément» a-t-il
ajouté.

Basculement de l'équation

«Quand on évalue cela, 100 dollars, ce n'est pas nécessairement
un prix très élevé», a-t-il conclu, précisant que «toute l'équation
de la demande par rapport à l'offre» avait basculé.



Samedi, il avait déclaré que la hausse des cours du pétrole allait
persister jusqu'a la fin du premier trimestre 2008 pour se
stabiliser durant le deuxième trimestre. Il avait ajouté qu'une
stabilisation des cours au deuxième trimestre était probable.
Dimanche, Chakib Khelil a précisé ses propos : le prix du pétrole
va «rester à ce niveau-là au premier trimestre» - autour de 100
dollars -, a-t-il indiqué tout en jugeant que c'était un niveau
«quand même élevé».



Il a estimé qu'au deuxième trimestre les cours de l'or noir
«devraient se stabiliser plus bas» que 100 dollars tandis que les
stocks devraient «se renflouer».



afp/tac

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Hausse des prix à étudier

Interrogé sur l'opportunité d'une hausse de l'offre pétrolière de l'OPEP lors de sa réunion du 1er février, Chakib Khelil a répondu que le cartel allait étudier l'approvisionnement du marché et la question de savoir si la baisse récente des stocks est «conjoncturelle» ou non, ainsi que les perspectives aux deuxième et troisième trimestres.

Le ministre algérien du pétrole a ajouté que l'OPEP avait «déjà fait des gestes dans le passé», comme lorsqu'elle avait augmenté sa production de 500'000 barils par jour en septembre, mais que «cela n'a servi à rien» puisque les prix «ne sont pas vraiment tombés, ils ont augmenté».

Selon lui, la relation prix-production ou prix-stocks «n'est peut-être pas aussi forte que nous le pensons, elle est peut-être plus liée à la situation géopolitique et à la spéculation».