L'hôtel Ascot est l'une des premières victimes de l'actuelle crise économique. Après 27 ans d'existence, ce 4 étoiles zurichois a dû mettre la clé sous la porte cette semaine, laissant 40 collaborateurs sans emploi.
De telles faillites pourraient se multiplier ces prochains mois. Car les aides prévues pour faire face à la 2e vague de coronavirus sont beaucoup plus faibles que celles promises lors du confinement en mars.
Au printemps, la Confédération avait débloqué une aide massive à l'économie pour éviter ces scénarios. La vague automnale a asséché les crédits aux entreprises, il ne reste que le chômage partiel et les Assurances perte de gains (APG)
Un mauvais calcul
Pour le nouveau président de l'Union des arts et métiers (USAM) Fabio Regazzi, ce soutien est insuffisant: "Il y a des crédits qui n'ont pas été utilisés pendant la première vague. Nous pourrions mettre à disposition la part qui n'a pas été utilisée là où c'est nécessaire."
A gauche aussi l'insatisfaction monte. Pour le président de l'Union syndicale suisse (USS) Pierre-Yves Maillard, il est incompréhensible que le fonds pour les entreprises les plus menacées ne soit toujours pas effectif.
"Ce virus passera. Il faut qu'on se donne les moyens de préserver notre société, nos emplois, pour que l'on puisse repartir", estime le socialiste vaudois. Selon lui, l'alternative qui consiste à ne rien faire coûterait plus cher: "Si on laisse détruire des entreprises et des emplois, les gens vont rester là. Ils auront besoin de vivre et iront à l'aide sociale. Au passage, on aura perdu les entreprises et les emplois, ce qui serait un mauvais calcul."
"Il ne faut pas rêver"
De son côté, le PLR valaisan Philippe Nantermod ne souhaite pas voir la Confédération débloquer de nouvelles aides: "On a déjà débloqué des moyens immenses. J'aimerais comprendre comment on pourrait en débloquer davantage. A qui iraient-ils? Sous quelles conditions?", s'interroge-t-il.
Le conseiller national rappel que des milliards ont déjà été dépensés pour payer des salaires (RHT) et des milliards de liquidité ont été versés aux entreprises. "Il ne faut pas rêver, ni mentir aux gens. L'Etat ne va pas pouvoir remplacer le chiffre d'affaires des entreprises qui ne pourront pas travailler ces prochains mois."
Confrontée à une incertitude sans précédent, le monde économique attend plus que jamais des signes clairs du Conseil fédéral pour planifier l'avenir. "Nous faisons le maximum. Le travail va se terminer ces prochains jours", a affirmé le conseiller fédéral en charge de l'économie, Guy Parmelin, dimanche dans le 19h30 de la RTS.
Jean-Marc Heuberger /fme