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Les Bourses n'ont plus le moral: le point

L'économie réelle semble être rattrapér par la crise financière.
Les Bourses mondiales n'ont pas du tout rassuré les économistes
Les Bourses mondiales se sont encore enfoncées cette semaine après un début d'année déjà morose. Et les investisseurs regardent toujours avec anxiété du côté des USA. Le point de la situation avant une semaine tendue.

"Le marché ne prend plus le temps de temporiser, de réfléchir ou
d'hésiter et s'engage avec une énergie peu commune, plus loin, dans
sa tendance baissière", constate Jean-Chistophe Dourret,
responsable de l'analyse technique chez Oddo Securities.

Malmenés depuis le début de l'année, les indices des principales
places boursières ont poursuivi leur descente cette semaine,
enfonçant des "seuils de résistance", à savoir les paliers calculés
par les analystes au-delà desquels la baisse peut s'accélérer.

Chutes tous azimuts

Ce mois de janvier 2008 est marqué pour certaines places par un
recul supérieur aux niveaux atteint au moment de l'éclatement de la
crise à l'été dernier. Aux Etats-Unis, le Dow Jones a effacé cette
semaine ses gains enregistrés en 2007. La Bourse suisse est
retombée à son niveau de l'été 2006.



A Paris, le CAC 40 a reculé à son niveau de l'automne 2006 et à
Tokyo le Nikkei a renoué avec celui d'octobre 2005. La Bourse de
Londres a perdu plus de 8% depuis le début de l'année, Francfort et
Hong Kong plus de 9%, tout comme l'indice australien S&P/ASX
200.



Le MSCI World Index, un indice boursier qui mesure la performance
de 23 marchés de pays développés, a reculé d'environ 9% depuis le
début de l'année.

La zone "panique"

A la différence de l'été 2007, où les marchés ont su se
reprendre "car la majorité du marché n'était sans doute pas encore
convaincue qu'un renversement de tendance se préparait", "tout le
monde participe, cette fois, à l'alimentation de la tendance
baissière", affirme Jean-Christophe Dourret.



De son côté, le Credit Suisse indique que son indice mondial
d'appétit pour le risque a atteint pour la première fois depuis
cinq ans la zone "panique". Les investisseurs d'Amérique, d'Asie ou
d'Europe ont vivement réagi à une actualité américaine riche en
déceptions, sur les résultats de sociétés comme sur les indicateurs
économiques.



afp/boi

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Signes alarmants

Les inquiétudes proviennent tout d'abord des pertes colossales annoncées par les banques Citigroup, JPMorgan et Merrill Lynch, liées à la crise du "subprime".

La déroute d'Ambac, l'un des principaux rehausseurs de crédit aux Etats-Unis, a aussi mis à mal les valeurs financières.

De plus, les chiffres de la consommation et la poursuite de la déroute du marché immobilier américain ont ravivé les doutes.

Une question est dès lors sur toutes les lèvres des économistes: la première économie mondiale va-t-elle entrer en récession?

Et une autre interrogation suit imparablement la première: le ralentissement économique se propagera-t-il au reste de l'économie mondiale?

"Les mauvais chiffres d'activité du mois de décembre ont en effet relancé les craintes de récession et induit des révisions drastiques à la baisse de la croissance américaine (-0,3 point en un mois pour le consensus du Wall Street Journal pour l'ensemble de 2008)", explique la maison de courtage française Aurel.

Signes apaisants

Quelques facteurs d'optimisme sont aussi mis en avant: la croissance en Asie, l'économie européenne qui reste solide.

Les marchés attendent également une forte baisse des taux de la part de la Réserve fédérale américaine, dont le comité de politique monétaire se réunit à la fin du mois.

George W.Bush a en outre annoncé vendredi un plan de relance économique, mais certains analystes restent sceptiques, car ces mesures pourraient n'avoir d'effet qu'à cours terme.