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Les bourses limitent la casse grâce à la Fed

Les bourses jouent au yo-yo.
Après le mini-krach de lundi, les bourses mondiales ont été agitées mardi
La Réserve fédérale américaine a baissé mardi drastiquement son taux directeur à 3,50% de façon imprévue, ce qui a permis aux Bourses européennes de se ressaisir et à Wall Street de limiter les dégâts.

Zurich, comme toutes les places européennes sauf Francfort, a
clôturé dans le vert. La Bourse de New York a de son côté freiné
son recul (lire ci-contre). La décision de la Fed
a été prise en urgence face aux risques accrus pour la croissance
et à la panique des marchés boursiers, qui craignent une récession
outre-Atlantique. Donnez votre avis sur le Forum de TTC

La Fed a réduit son taux de référence pour les prêts
interbancaires de trois quarts de point, du jamais vu depuis la
mise en place du système des taux actuel au début des années 1990.
La banque centrale a également abaissé dans les mêmes proportions à
43% son taux d'escompte, référence pour ses prêts aux banques.

Une décision rare

Le Comité de politique monétaire (FOMC) de la Fed a indiqué
avoir pris sa décision "à la lumière de l'affaiblissement des
perspectives économiques et des risques accrus pesant sur la
croissance". Chose extrêmement rare, la Réserve fédérale a pris sa
décision en dehors de la réunion habituelle de son comité de
politique monétaire, prévue les 29 et 30 janvier. La dernière fois
qu'elle était intervenue en dehors de son agenda, c'était en août,
mais uniquement pour abaisser son taux d'escompte. Il faut remonter
à 2001, après les attaques du 11 septembre, pour retrouver une
baisse d'urgence du taux directeur.



Quant à la Maison Blanche, elle s'est refusée à tout commentaire
sur l'intervention de la Fed, se bornant à rappeler l'indépendance
de la banque centrale. Le président George W.Bush avait proposé
vendredi dernier un plan de relance économique de 140 milliards de
dollars, soit 1% du PIB des Etats-Unis. Il s'est dit confiant mardi
dans la possibilité de trouver rapidement un accord avec le
Congrès, alors qu'il recevait ses dirigeants.

Aux aguets

La Fed a noté qu'elle allait continuer à surveiller la situation
et qu'elle était prête à "agir en temps voulu, et si besoin est",
pour contrer les risques pesant sur l'économie. Les analystes
jugent que la baisse de mardi n'empêchera pas la banque centrale de
continuer à assouplir sa politique monétaire.



La question que se posent désormais les investisseurs est de
savoir si les autres banques centrales emboîteront le pas à la Fed.
Mardi matin, seule la Banque du Canada - pays dont l'économie est
imbriquée avec celle des Etats-Unis - avait abaissé d'un quart de
point son taux directeur, pour le ramener à 4%.



La Banque centrale européenne va avoir du mal à résister longtemps
aux pressions pour une baisse des taux dans la zone euro, appelées
à s'intensifier après l'action spectaculaire de la Réserve fédérale
américaine mardi. Le taux américain est désormais inférieur à celui
de la zone euro, situé à 4% depuis juin dernier.



Quant à l'écart entre la Suisse et les Etats-Unis, il a nettement
diminué: la Banque nationale suisse en est à 2,75%, soit le milieu
de la marge de fluctuation du Libor à trois mois sur le franc que
s'est fixé l'institution (2,25%-3,75%). Ni la BCE ni la Banque
nationale suisse n'ont voulu faire de commentaires sur cette baisse
spectaculaire aux Etats-Unis.



agences/hof

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Un effet plutôt positif

La Bourse de New York a signé mardi une cinquième séance consécutive de recul, à cause des peurs d'une récession américaine, limitant toutefois ses pertes grâce à une baisse surprise des taux d'intérêt de la Fed.

Le Dow Jones a perdu 1,06% et le Nasdaq 2,04%. Le Dow Jones Industrial Average, qui est repassé sous le seuil des 12'000 points pour la première fois depuis novembre 2006, a reculé de 128,11 points à 11'971,19 points.

L'indice Nasdaq, à forte composante technologique, a lui cédé 47,75 points à 2292,27 points et l'indice élargi Standard and Poor's 500 14,68 points (-1,11%) à 1310,50 points.

L'initiative s'est en revanche traduite par une belle remontée des indices européens, à l'issue d'une séance marquée par une extrême volatilité.

A l'exception du Dax, ces indices ont clôturé en hausse mardi, suite à la sévère correction de la veille. Francfort a terminé sur un léger recul de 0,31% alors que Londres a progressé de 2,90% et Paris de 2,07%.

A la Bourse suisse, le SMI gagnait 2,8% à 7487,92 points. Amsterdam, Madrid et Milan ont également fini la séance largement dans le vert.

Sur les marchés latino-américains, l'embellie était aussi sensible. La Bourse de Sao Paulo a en effet connu une hausse de 4,45% mardi, récupérant une bonne partie des pertes de la séance de la veille marquée par une perte de 6,6%.

L'Asie souffre

Les marchés asiatiques n'ont pas bénéficié de l'effet de l'annonce de la Fed, celle-ci ayant été faite après leur clôture.

La dégringolade a dépassé 5% à Tokyo, 7% à Shanghai et 8,65% à Hong Kong.

L'indice de la Bourse de Bombay en Inde a chuté de 4,97% à la clôture, après que les échanges eurent été suspendus pendant une heure à cause d'un plongeon de près de 10% à l'ouverture.

La Bourse de Jakarta a enfin clôturé la séance sur une chute de 7,7%, à 2294,52 points.

La Bourse de Séoul, qui a également suspendu ses échanges mardi en milieu de séance après une chute de 6,23%, a clôturé en très forte baisse de 4,4%.