"Même si les risques baissiers en matière de croissance
demeurent, ils semblent avoir quelque peu diminué, et les risques
haussiers en matière d'inflation et d'attentes d'inflation ont
augmenté", a estimé le Comité de politique monétaire de la Fed
(FOMC), dans son communiqué.
Une liste des risques
La fragilité du marché de l'emploi s'ajoute à celle des marchés
financiers toujours "soumis à des tensions considérables", suivant
une formule identique à celle de son précédent communiqué. La Fed a
en outre listé les risques qui vont peser sur la croissance "au
cours des tous prochains trimestres", à savoir "les conditions de
crédit restrictives, la poursuite de la contraction du logement et
la hausse des prix de l'énergie".
C'est la première fois que la Fed cite ce dernier facteur dans ses
prévisions, alors que les prix du pétrole flambent. Ce nouvel
élément, mentionné à deux reprises, est en partie à l'origine du
fait que, selon elle, "les incertitudes sur les perspectives
d'inflation demeurent élevées".
Dissensions au comité politique monétaire
La Banque centrale américaine se
sent toutefois en mesure de dater un peu plus précisément que lors
de sa précédente réunion l'échéance pour une modération des
tendances inflationnistes. Le comité "s'attend à ce que l'inflation
se modère plus tard cette année et l'année prochaine".
Il estimait encore fin avril que cette modération interviendrait
"dans les prochains trimestres". Une nouvelle fois, la réunion du
FOMC a été marquée par des dissensions: le patron de la banque
régionale de Dallas, Richard Fisher a voté contre le statu quo, lui
préférant une hausse immédiate du taux directeur.
agences/hoj
Une série de baisses
L'année dernière à la même époque, le taux des fed funds se situait à 5,25%.
La Fed a réduit son taux directeur de 3,25 points depuis l'été 2007 pour parer aux risques de récession et aux tensions sur les marchés financiers nés de la crise des subprimes.
A sa dernière réunion, le 30 avril, la banque centrale avait encore abaissé d'un quart de point son principal taux directeur.
"L'activité économique continue de croître, traduisant en partie un affermissement de la consommation des ménages", a relevé la Fed, en repoussant la possibilité d'une récession pour la première économie du monde.
Cette évaluation optimiste est nuancée par une allusion nouvelle de l'institution au chômage: "les marchés du travail se sont affaibli davantage".