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Quand Netflix reprend les vieilles méthodes de la télé

Le monde des séries. [AFP - Laurent Perpigna Iban / Hans Lucas]
En France, Netflix teste une forme de télévision linéaire / La Matinale / 1 min. / le 9 novembre 2020
Le roi de la vidéo à la demande veut faire de la télévision. Netflix teste actuellement en France un service permettant de regarder ses programmes, mais sans les choisir, ni revenir en arrière.

La nouvelle a de quoi surprendre. Il y a 13 ans, Netflix a révolutionné la façon de regarder des vidéos en permettant de choisir son programme ainsi qu’en développant les recommandations personnalisées. Le spectateur n’est plus passif. Il fait des choix.

Le concept Direct de l’entreprise californienne propose toutefois la même expérience que la télévision traditionnelle. Tous les utilisateurs français y auront accès en décembre. En cliquant sur un bouton, les séries, documentaires et films s’enchaînent tout au long de la journée, selon un ordre établi. Tout le monde voit la même chose au même moment.

"En France, où la consommation de TV traditionnelle est très populaire, de nombreux spectateurs aiment l’idée de programmation qui évite de devoir choisir ce qu’ils vont regarder", annonce l’entreprise dans son communiqué.

Le temps du choix

Car faire des choix peut se révéler stressant. "On doit faire un choix parmi toutes les recommandations, tout ce qu’on a commencé à regarder mais pas terminé, tout ce qui est populaire au moment où on ouvre la plateforme", analyse Olivier Glassey, sociologue spécialiste des usages du numérique à l'Université de Lausanne, lundi dans La Matinale.

Et d'ajouter: "On se retrouve d’emblée à devoir choisir quelque chose, mais aussi renoncer à beaucoup d’autres possibilités. Certains peuvent trouver la situation inconfortable. Car c’est un exercice délicat dans lequel on peut se perdre. D’ailleurs, on perd souvent beaucoup de temps à choisir, alors qu’on voulait simplement se changer les idées."

Être visible

Autre avantage pour Netflix, le direct ou le rendez-vous permet d’échanger et de partager sur les réseaux sociaux, à l’image de ce qui se fait avec les retransmissions sportives.

Alors que les productions exclusives prennent du retard à cause de la pandémie et que la concurrence est féroce, Netflix a besoin de cette visibilité.

Et l’idée fait son chemin chez les géants du streaming. Fin octobre, Apple a lancé uniquement aux Etats-Unis une chaîne de clip musicaux 24 heures sur 24, avec du contenu exclusif.

Pascal Wassmer

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De la pub pour éviter l’abonnement

Les fournisseurs de vidéo à la demande sur abonnement sont de plus en plus nombreux. Disney, Amazon, Netflix, Apple,… sans compter les chaînes payantes pour regarder du sport en direct.

Dans cette guerre commerciale, de nouveaux acteurs émergent avec un modèle économique différent. L’AVOD, pour advertising video on demand, est un système basé sur la publicité. Comme pour YouTube. Ici, pas de vidéos maisons mais des séries, films et directs entrecoupés de publicités.

Dans ce secteur, le succès de Pluto.tv est plutôt impressionnant. L’entreprise californienne a vu son nombre d’utilisateurs par mois exploser avec le confinement. En une année, ils sont passés de 18 à 28 millions. Il n’y a pas d’abonnement, ni d’inscription pour pouvoir regarder les 250 chaînes thématiques et 100'000 heures de programme, allant de Derrick aux Tortues ninja.

En arrivant sur le site, l’utilisateur voit une grille de télévision avec des chaînes thématiques. Comme pour le constat de Netflix, Pluto.tv affirme que "l’objectif est de minimiser le temps et l’énergie que l’utilisateur doit investir lors du choix d’un contenu". Une version francophone est en cours d'élaboration.