L'accord genevois est le plus stable et il s'apparente à une
véritable convention collective de travail, a indiqué jeudi à l'ATS
Alessandro Pelizzari, secrétaire syndical à UNIA. Il est satisfait
de la solution négociée. Les autres accords régionaux ne sont
valables que pour 2008.
La solution prévoit pour cette année une augmentation des
salaires de 100 francs par mois et une hausse de 3 % des salaires
minimaux de base avec effet rétroactif au 1er janvier 2008. Il
reprend sur ces points le texte de la convention nationale (CN)
négocié en décembre dans le cadre de la médiation de Jean-Luc
Nordmann, et refusé ensuite par les délégués de la Société suisse
des entrepreneurs (SSE).
Objectif national
Pour 2009, les salaires seront renégociés, précise Alessandro
Pelizzari. Concernant la flexibilisation des heures de travail,
l'accord genevois se base sur les dispositions de l'ancienne
convention nationale, qui sont plus favorables pour les employés
que le texte de la médiation.
La satisfaction prévaut aussi du côté patronal. «C'est un bon
consensus», a indiqué à l'ATS André Hagmann, vice-président de la
section genevoise de la SSE. Il a également souligné que l'accord
permettait d'éviter le dumping salarial.
Selon une formule consacrée, l'accord genevois garantit la paix
absolue du travail dans le canton, souligne le Département de la
solidarité et de l'emploi dans un communiqué conjoint avec le
secteur de la construction. Mais pour Alessandro Pelizzari, la
bataille n'est pas terminée. L'objectif est d'obtenir un accord au
niveau national.
ats/vd
Fossé entre régions
Genève devient le sixième canton où un accord a été conclu entre partenaires sociaux.
Au total, 4800 employés sont concernés dans le canton.
Parmi les cinq autres cantons (Vaud, Fribourg, Jura, Valais et Tessin), on ne trouve pas un seul alémanique.
Alessandro Pelizzari explique ce clivage entre régions linguistiques par la force de mobilisation plus importante en Suisse romande.
Un accord serait toutefois aussi en vue à Zurich, où plane une menace de grève pour le 31 mars.
Origines du conflit
Fin septembre 2007, la convention collective de travail en vigueur dans le secteur principal de la construction était arrivée à échéance, sur dénonciation de la SSE en mai. Elle n'a pas été reconduite depuis, faute d'entente entre patrons et syndicats. Cette convention nationale réglait les rapports de travail entre employés et employeurs de plus de 80 000 personnes en Suisse.