Sans tenir compte des ventes de Tamiflu aux gouvernements et aux
entreprises en prévision d'une pandémie de grippe, le chiffre
d'affaires progresse de 2% à 10,81 milliards de francs, a relevé
Roche jeudi. Les ventes de ce produit ont baissé de plus de
moitié.
Prévisible
Cet impact n'est pas surprenant, puisque les gouvernements ont
désormais terminé la constitution de leurs stocks. La plupart des
commandes avaient été honorées l'année dernière. Les chiffres ont
aussi souffert de l'évolution défavorable des taux de change.
Mais «même sans les ventes de Tamiflu à titre antipandémique, les
deux divisions affichent une croissance supérieure à celle du
marché», souligne dans le communiqué le patron de Roche,
Severin Schwan.
Les cancers comme moteur de croissance
Le segment pharma subit une régression de 6% à 8,57 milliards de
francs. Mais en monnaies locales et sans tenir compte du Tamiflu
vendu à titre préventif, le chiffre d'affaires jouit d'une
croissance de 9%, Amérique du Nord et Amérique latine en
tête.
Les principaux moteurs de croissance ont été les produits leaders
dans l'oncologie, les maladies du métabolisme et des os, la
médecine de transplantation et les maladies inflammatoires.
A l'intérieur du secteur pharma, Roche Pharmaceuticals perd 4%, la
filiale californienne Genentech recule de 6%, tandis que la
japonaise Chugai chute d'un quart.
La division Diagnostic enregistre pour sa part une hausse de 3% à
2,28 milliards de francs. En monnaies locales, l'augmentation est
même de 9%. Les régions d'Amérique latine, d'Asie-Pacifique et du
Japon ont été particulièrement dynamiques.
La firme américaine Ventana a apporté au groupe, depuis son rachat
début février jusqu'à fin mars, des ventes de 65 millions de
francs. Et son évolution autonome sur le trimestre est
réjouissante: une croissance de 31% comparée à janvier-mars
2007.
ats/ant
Prévisions confirmées
Le groupe confirme ses prévisions pour 2008, sauf événements imprévus.
Sans tenir compte des ventes de Tamiflu à titre préventif, ni de Ventana dont il vient de finaliser le rachat, il table sur une croissance du chiffre d'affaires «située dans la partie haute de la plage à un chiffre» - soit entre 5 et 10%.
Les ventes devraient à nouveau progresser plus vite que le marché, précise Roche.
L'action chute
Les analystes sont déçus. L'action du groupe pharmaceutique bâlois a chuté lourdement à l'ouverture de la Bourse suisse.
L'action de Roche était lanterne rouge de l'indice SMI à la Bourse suisse, perdant quelque 3,5% à mi-journée.
Les analystes ont bien noté le vent contraire dû aux cours de change des devises, mais ils ont aussi montré du doigt, dans la division pharma, les ventes moyennes d'Avastin et de Tamiflu.
La confirmation des prévisions pour l'année est jugée ambitieuse.