Publiant vendredi une lettre à ses actionnaires ainsi que
l'ordre du jour de son assemblée générale extraordinaire du 27
février prochain, l'UBS justifie sa décision par la pression du
temps.
Pour permettre l'entrée de la société d'investissement GIC, qui
gère les réserves de change de la ville-Etat de Singapour, et d'un
autre investisseur du Moyen-Orient, les actuels actionnaires de
l'UBS devront voter sur la renonciation à leurs droits. Face à
cette perspective, Profond a demandé une égalité de traitement pour
tous les détenteurs de titres. Le conseil d'administration de la
banque s'est prononcé contre cette requête.
Fronde des actionnaires
La caisse de pension, qui obtenu le soutien de l'organisation de
défense des actionnaires Actares, souhaite que l'augmentation de
capital se fasse via une souscription d'un maximum de 520 millions
d'actions auprès de tous les actionnaires d'UBS. L'opération
permettrait ainsi aussi de lever quelque 13 milliards de
francs.
Comme la Fondation Ethos, qui représente les intérêts de fonds de
pension, Actares estime que GIC risque à l'avenir de disposer d'une
minorité de blocage lors des assemblées générales de l'UBS. Le
conseil d'administration rappelle lui vendredi que GIC entend
s'engager en tant qu'investisseur à long terme. Le fonds d'Etats
représentera le plus gros actionnaire d'UBS avec une part de
9%.
Contrôle spécial?
Par ailleurs, les administrateurs d'UBS recommandent aux
actionnaires de refuser la demande de contrôle spécial d'Ethos. La
grande banque juge suffisamment claires les réponses qu'elle
livrera le 18 février aux questions de la fondation genevoise quant
aux récents développements.
L'organe de surveillance recommande enfin aux propriétaires de
l'UBS d'avaliser l'autre volet de la remise à flot de la banque,
soit qu'ils renoncent à un dividende en numéraire au profit d'un
dividende en actions.
Par ailleurs, les administrateurs de l'UBS recommandent aux
actionnaires de refuser la demande de contrôle spécial formulée par
Ethos. L'établissement juge suffisamment claires les réponses
qu'elle livrera le 18 février aux questions de la fondation
genevoise quant aux récents développements.
Ethos réagit
Réagissant dans un communiqué à la missive de l'UBS, Ethos
appelle les actionnaires à participer à l'assemblée générale
extraordinaire ou à s'y faire représenter. La fondation demande aux
propriétaire de l'UBS de soutenir le contrôle spécial et de
s'opposer au projet de recapitalisation tel que présenté.
Ethos apporte en revanche son soutien à l'autre volet de la remise
à flot de la banque, soit que les actionnaires renoncent à un
dividende en numéraire au profit d'un dividende en actions. Pour un
minimum de 20 titres en leur possession, les actionnaires en
recevront un nouveau. Le conseil d'administration fixera le taux
d'échange définitif et le communiquera le jour de l'assemblée
générale ordinaire d'avril 2008.
ats/cab/bri
Deux investisseurs étrangers
Pour mémoire, devant le montant des amortissements liés à ses engagements dans des instruments financiers adossés à des crédits hypothécaires, l'UBS a annoncé en décembre plusieurs mesures pour se remettre à flot.
Celles-ci se chiffrent à un total de 19,4 milliards de francs.
La société d'investissement GIC, qui gère les réserves de change de la ville-Etat de Singapour, va participer pour 11 milliards de francs à la recapitalisation, via l'émission d'un emprunt obligataire convertible en actions de 13 milliards de francs.
Le solde (2 milliards de francs) proviendra d'un investisseur du Moyen Orient, dont l'identité demeure inconnue.
Pour la première fois dans le rouge
L'impact de la crise du subprime sur la banque présidée par Marcel Ospel s'est avéré bien plus important qu'attendu.
Le numéro un bancaire suisse va ainsi boucler 2007 sur une perte nette historique de 4,4 milliards de francs, après avoir inscrit des amortissements de 21,3 milliards dans le subprime.
L'UBS se retrouve dans les chiffres rouges pour la première fois en dix ans d'existence.
En 2005, elle avait dégagé un bénéfice record de plus de 14 milliards de francs et de plus de 12,2 milliards l'année suivante.
La banque avait déjà averti en décembre qu'elle finirait 2007 sur une perte.