Il y a un an, Easyjet déployait un flot presque ininterrompu de vols à travers tout le continent, avec des guichets d'enregistrement toujours pleins dans les aéroports. Aujourd'hui, ils sont presque constamment déserts.
Et pour cause, de nombreux vols n'ont plus lieu, pour cause de pandémie, de confinement, de quarantaine. Actuellement, Easyjet n'assure ainsi plus qu'un seul vol par jour au départ et à l'arrivée de Genève.
Easyjet représentait avant la crise sanitaire 45% de l'offre aérienne à Cointrin. Tout s'est arrêté au printemps et, après une légère reprise cet été, elle n'assurera que 20% de ses liaisons cet hiver.
Plus d'un milliard de pertes
Easyjet, qui fête ses 25 ans cette année, n'avait jamais déploré de chiffres annuels négatifs. Mais elle a dû annoncer ce lundi une perte dépassant le milliard de francs, contre un bénéfice de plus de 420 millions l'an dernier.
Ses recettes ont été divisées par plus de la moitié à 3,6 milliards de francs sur l'exercice achevé le 30 septembre, largement à cause du confinement instauré au printemps.
Une baisse qu'il faut toutefois relativiser puisque, à titre comparatif, Lufthansa, la maison-mère de Swiss, a de son côté publié une perte de près de 4 milliards de francs rien que pour le premier semestre 2020.
Easyjet Suisse fortement touché
Easyjet Suisse, la filiale suisse du groupe, a de son côté fait savoir que le nombre de passagers avait diminué de 47,7% sur un an, à 7,9 millions. "L'impact de la crise du coronavirus sur nos activités à partir de la Suisse a été similaire à celui observé à l'échelle du groupe", a commenté Thomas Haagensen, directeur des marchés du transporteur britannique.
L'érosion du trafic passagers a été légèrement moindre au départ de Genève-Cointrin, avec 4,6 millions de passagers transportés (-45,2%), qu'à Bâle-Mulhouse, où il a fondu de moitié, à 2,9 millions.
Début octobre, la compagnie avait annoncé le retrait de deux de ses douze avions stationnés à Bâle afin de réduire ses coûts, menaçant une septantaine d'emplois. "Il n'y a pas de réduction à l'ordre du jour pour Genève", a indiqué le dirigeant,
Optimisme de la direction
En communiquant les chiffres de son groupe, le patron d'Easyjet Johan Lundgren s'est toutefois voulu optimiste, assurant que le transporteur avait "non seulement résisté à l'impact de la pandémie, mais dispose à présent", après de vastes coupes de coûts et des milliers de licenciements, "de fondations sans pareilles pour émerger forte de la crise".
Début novembre, Easyjet avait annoncé la vente de 11 appareils A320 pour 130,7 millions de livres, afin de renforcer ses liquidités. Au total, le groupe dit avoir levé plus de 2,4 milliards de livres de liquidités sur l'ensemble de l'exercice.
La direction estime aussi qu'une reprise de ses activités se fera rapidement dès que possible. Lundi, les réservations ont bondi de 50% dès l'annonce de résultats positifs pour le vaccin de Moderna contre le coronavirus.
boi avec ats