Les négociations entre JPMorgan Chase et la banque d'affaires,
qu'elle avait renflouée en catastrophe vendredi avec l'aide de la
Fed pour lui éviter la faillite, pourraient aboutir avant
l'ouverture des marchés asiatiques lundi, affirme le quotidien qui
cite des sources anonymes proches du dossier.
Les termes de la vente étaient encore en discussion, mais Bear
Stearns pourrait être vendue pour environ 2,24 milliards de
dollars, soit un peu moins de 20 dollars par titre, a ajouté le
journal. L'action Bear Stearns a fini la semaine à 30 dollars. Il y
a un an, elle avait atteint 170 dollars, rappelle le quotidien.
Une somme dérisoire
Le montant total de la transaction ne représenterait que 10% de
la capitalisation boursière de la banque lorsque celle-ci était à
son plus haut, au début de l'année 2007, souligne le Wall Street
Journal. Il tient également compte du prix du siège de
l'établissement new-yorkais, un immeuble de la prestigieuse Madison
Avenue, évalué à quelque 1,2 milliard de dollars.
L'activité elle-même de Bear Stearns, fondée il y a 85 ans, ne
vaudrait donc plus que 1 milliard de dollars environ, une somme
dérisoire, juge le quotidien qui rappelle que la firme avait
coutume d'engranger des profits nets annuels compris entre 1 et 2
milliards de dollars au milieu de la décennie actuelle.
Aide fédérale
Mais vendredi, la banque d'investissement new-yorkaise, en
grande difficulté financière, avait dû solliciter l'aide de la
banque fédérale américaine (Fed) pour faire face à une crise de
liquidités aiguë et avancer à lundi la publication de ses résultats
pour le premier trimestre.
Ses chiffres tomberont la veille de ceux de Goldman Sachs et de
Lehman Brothers, et deux jours avant ceux de Morgan Stanley, des
banques également victimes, à des degrés divers, de l'effondrement
des produits adossés aux emprunts hypothécaires à risques.
afp/kot
Crise de confiance
Cette transaction express, à laquelle le département au Trésor est associé, aurait pour but d'éviter qu'une crise de confiance ne gagne le système financier international, ajoute le journal dans son édition en ligne.
Bear Stearns est l'une des cinq banques d'investissement de Wall Street et une faillite de ce groupe pourrait, par un effet de domino, avoir des conséquences désastreuses pour nombre d'autres établissements.
Une porte-parole du Trésor, citée dimanche par le Wall Street Journal, a confirmé implicitement les pourparlers, sans toutefois préjuger de leur conclusion.
"Rien n'est fait tant que les choses ne sont pas terminées", a indiqué Michele Davis. "Mais je pense que tout le monde s'attend à quelque chose au début de la soirée, avec un peu de chance", a-t-elle ajouté.
Au sujet de ces discussions ayant lieu "ce week-end", Henry Paulson a simplement déclaré dimanche à la télévision: "Je suis étroitement associé à ces conversations", sans fournir de précision.