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Fraude fiscale en Allemagne: Merz critique

Les ennuis de santé de H.-R. Merz font les choux gras de la presse.
Selon Merz, la Suisse ne devrait pas être touchée par la fraude.
Hans-Rudolf Merz critique l'Union européenne dans le différend fiscal Allemagne-Liechtenstein. Selon le ministre des Finances, la controverse illustre la formation d'un "cartel" économique des pays à fiscalité élevée.

"Mais les cartels n'ont jamais résisté au temps à travers
l'histoire économique", a souligné Hans-Rudolf Merz samedi dans un
entretien à la radio alémanique DRS.

Le cas de Singapour

Selon le conseiller fédéral, d'autres régions du monde comme
l'Asie pourraient tirer parti de la querelle européenne pour
attirer l'argent dans leurs pays. Singapour a d'ailleurs affirmé
qu'il ne signerait jamais un accord international sur la fiscalité
de l'épargne, a souligné Hans-Rudolf Merz.



Après de longues négociations, la Suisse a signé en 2003 un tel
accord avec l'UE, où elle s'est engagée à taxer à la source les
intérêts versés par leurs banques à des clients résidant dans l'UE.
Une solution qui préserve le secret bancaire.



Actuellement, la retenue fiscale pratiquée par la Suisse s'élève à
15% des intérêts versés au détenteur des avoirs. Elle augmentera
progressivement jusqu'à 35% en 2011. Les Etats de l'Union
européenne reçoivent la part du lion de cette retenue d'impôt
(75%). Berne garde le solde (25%) pour ses frais.

Toujours pas inquiet

A l'image du Conseil fédéral mercredi, Hans-Rudolf Merz a répété
samedi que la Suisse n'était pas un paradis fiscal et ne devrait
pas être touchée par cette affaire de fraude. Le système des
fondations en vigueur au Liechtenstein est spécifique à ce pays et
reste très différent des pratiques helvétiques, a-t-il
rappelé.



De fait, il n'existe presque que des fondations d'utilité publique
en Suisse, tandis que dans la principauté, les fondations
familiales anonymes controversées sont la règle, expliquait jeudi
Christoph Degen, directeur de "proFonds", l'association faîtière
des fondations d'utilité publique.

Des risques pour la Suisse

L'optimise de Hans-Rudolf Merz n'est de loin pas partagé par
l'ancien ambassadeur Philippe Levy. Dans un entretien publié samedi
dans le " Tages-Anzeiger ", il estime que le
Conseil fédéral sous-estime les risques liés à cette affaire
d'évasion fiscale vers une banque du Liechtenstein.



La comparaison malheureuse du président de l'Association suisse
des banquiers Pierre Mirabaud (les méthodes allemandes "sont dignes
de la Gestapo") montre que le scandale concerne plus la Suisse que
d'autres pays. Les fraudeurs du fisc y sont protégés par le secret
bancaire tout autant qu'au Liechtenstein. Il n'est donc pas
étonnant que les banquiers helvétiques réagissent avec autant de
nervosité.

Amitié germano-suisse en péril?

Le secret bancaire dans sa forme actuelle ne peut pas être
maintenu s'il n'a pas l'aval des autres Etats. C'est la réputation
de la place financière suisse qui se trouve mise en question. Or,
après les milliards perdus par l'UBS et le Credit Suisse, la
confiance dans cette place financière n'est pas au mieux.



L'ex-ambassadeur et ex-président de "Transparency International
Suisse" rappelle que, par le passé, les Allemands se sont faits les
avocats de la Suisse à Bruxelles. Est-ce que nous voulons vraiment
menacer cette amitié avec notre meilleur partenaire dans l'Union
européenne (UE), demande-t-il. L'ex-ambassadeur se déclare
convaincu que la Suisse ne peut être que perdante dans cette
affaire



agences/tac

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Berlin en guerre contre les paradis fiscaux

Le ministre allemand des finances Peer Steinbrück se dit prêt à déclarer la guerre aux "paradis fiscaux européens".

Dans un entretien au quotidien allemand "Bild am Sonntag" à paraître dimanche, Peer Steinbrück menace de "compliquer les mouvements d'affaires" avec le Liechtenstein s'il s'obstine à refuser de coopérer dans la lutte contre la fraude fiscale.

"Notre objectif est de déclarer la guerre aux paradis fiscaux en Europe", a déclaré le ministre. "Il ne s'agit pas seulement du Liechtenstein. Nous parlons aussi de la Suisse, du Luxembourg ou de l'Autriche", a-t-il ajouté.

Fraude fiscale: informateur identifié

L'informateur qui a vendu des données bancaires à Berlin lui permettant d'enquêter sur une affaire de fraude fiscale sans précédent est un ex-archiviste employé par la banque liechtensteinoise LGT.

L'identité complète de l'informateur, qui avait contacté lui-même les services allemands, a été révélée par le "Spiegel" à paraître lundi. Il a motivé son acte en disant "ne plus supporter" la magouille et la tricherie. L'indicateur, qui a reçu entre 4 et 5 millions d'euros pour ses informations, aurait par ailleurs reçu une nouvelle identité.

Enfin, la chancelière allemande Angela Merkel a exigé samedi que la justice soit rendue "sans acception de personnes" dans cette affaire sans précédent en Allemagne.