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UBS: P.Couchepin juge sévèrement M.Ospel

L'affaire "Mörgele" agite toutes les gazettes alémaniques.
Propos virulents de Pascal Couchepin contre Marcel Ospel
A la veille de l'assemblée extraordinaire de l'UBS mercredi à Bâle, Pascal Couchepin a affiché une certaine sévérité mardi envers la situation de la banque et l'attitude de son président Marcel Ospel.

Dans une interview à paraître
mercredi dans le magazine "Bilan", le président de la Confédération
"s'insurge contre le fait que Marcel Ospel ait touché des salaires
pharaoniques pendant des années et que, lorsque la banque tousse,
il puisse tout garder" ( suivez sur le blog TSR , l'AG de l'UBS mercredi dès 9h30 ).

"Ce n'est pas l'affaire de l'Etat, mais j'estime que ce n'est
pas concevable", explique Pascal Couchepin. Le Valaisan s'en prend
notamment aux acteurs du monde économique qui longtemps ont agi en
donneurs de leçons vis-à-vis du monde politique.

"Ospel s'est trompé"

"Les champions de cette cause ont disparu", constate le ministre
de l'Intérieur. A ses yeux, "les grands patrons sont très rarement
de grands politiciens. Il s'agit de deux métiers différents qui
doivent se respecter".



Parlant de Marcel Ospel, au centre de toutes les critiques dans la
crise des subprimes, le président estime que celui-ci "s'est montré
particulièrement imprudent avec le monde politique dans certaines
interviews. Et sur la durée, il s'est trompé".

Une recapitalisation critiquée

Ce sont les mésaventures de la banque sur le marché hypothécaire
américain qui constituent l'objet principal de la réunion de
mercredi. Cette débâcle l'a contrainte à amortir 21,3 milliards de
francs au deuxième semestre 2007 et s'est soldée par une perte de
4,4 milliards pour l'ensemble de l'année.



Marcel Ospel doit ainsi présenter le plan de recapitalisation de
la banque qui doit sortir l'établissement de la crise des
subprimes, mais celui-ci est critiqué. Comme dévoilé en décembre,
le numéro un bancaire suisse veut augmenter son capital de 19,4
milliards de francs, dont 13 milliards par le biais d'une émission
de dette convertible, offerte en souscription exclusive au fonds
souverain singapourien GIC et à un investisseur du Moyen-Orient
anonyme. GIC injectera environ 11 milliards.



L'opération, qui exclut les actionnaires existants et génère un
fort effet dilutif, a déclenché une pluie de critiques, notamment
de la fondation Ethos, de l'ancien président de l'AVS Ulrich Grete,
du banquier Ivan Pictet ou encore des associations de défense des
actionnaires Deminor et Actares.

Inquiétudes

L'arrivée du fonds asiatique dans le fleuron helvétique ne
laisse pas indifférent. En dépit des propos rassurants tenus par
GIC, les interrogations se sont multipliées sur les visées exactes
de ce dernier, issu d'une place financière concurrente, et sur le
poids disproportionné qu'il risque d'acquérir.



Sur la base du nombre maximal d'actions qui pourront être émises,
les deux investisseurs détiendront en effet environ 10,4% du
capital à l'issue de la conversion, dont quelque 8,8% pour GIC. Le
fonds deviendra ainsi le premier actionnaire de la banque et
disposera d'une minorité de blocage lors des assemblées
générales.



agences/boi

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Examen des comptes

Lors de cette assemblée, les actionnaires sont aussi appelés à avaliser l'examen spécial des comptes.

La fondation genevoise Ethos, qui représente près de 80 investisseurs institutionnels, a maintenu sa demande, qu'elle a déposée en décembre.

En dépit des "efforts de transparence" de la banque, elle estime que les réponses fournies depuis par l'UBS et l'organe de révision sur la gestion et le contrôle des risques ne sont toujours pas convaincantes.

Ce point pourrait raviver dans la salle les appels à la démission du président du conseil d'administration Marcel Ospel, même si ce dernier demandera le 23 avril sa reconduction pour une année lors de l'assemblée générale ordinaire.

Avant l'assemblée générale du 23 avril

Après cette réunion extraordinaire des actionnaires, la banque a comme autre rendez-vous important son assemblée générale ordinaire du 23 avril.

Pris dans la crise des crédits immobiliers à risque, Marcel Ospel a fait taire les rumeurs jeudi quant à son départ de la présidence du numéro un bancaire helvétique en annonçant qu'il sollicitera alors un nouveau mandat, d'un an seulement.

Cette information s'est accompagnée de la promotion de Sergio Marchionne, patron de Fiat, à la vice-présidence non-exécutive du conseil d'administration, qui devait aussi être avalisée le 23.

Ces dernières semaines, Marcel Ospel a été critiqué et sa démission exigée par certains suite aux quelque 21 milliards de francs engloutis par l'UBS dans le marché américain des prêts hypothécaires et à la perte de 4,4 milliards qui en est résulté pour l'exercice 2007.