Le parquet financier de Bochum n'a
pas souhaité commenter l'information du journal allemand. Il avait
confirmé ce week-end qu'une deuxième banque du Liechtenstein, outre
la LGT, était soupçonnée dans l'affaire de fraude fiscale en
Allemagne, sans citer de nom.
La banque Vontobel a immédiatement réagi: "Aucun document sur
nos clients n'a été dérobé ou employé de façon abusive", a-t-elle
affirmé. La banque "n'a aucun contact" avec les autorités, a
indiqué un porte-parole. Les investigations des autorités
allemandes se concentrent toujours sur "les documents connus
remontant jusqu'en 2002, qui ont été détournés d'un établissement
financier au Liechtenstein", a souligné l'établissement
zurichois.
91 personnes admettent
Des perquisitions ont été menées la semaine dernière aux
domiciles et dans les bureaux de 160 personnes soupçonnées de
fraude fiscale, a indiqué mardi le parquet de Bochum, chargé
d'enquêter sur une affaire de fraude fiscale sans précédent en
Allemagne.
"Sur les personnes concernées par l'enquête, 91 ont reconnu les
faits et (en partie) ont versé des avances à hauteur d'environ 27,8
millions d'euros sur les rappels d'impôts exigés", a indiqué le
procureur de Bochum. Au total, 72 personnes qui se sont elles-mêmes
dénoncées dans l'espoir d'échapper à des poursuites
criminelles.
"La somme croît chaque jour. D'autres versements volontaires d'un
même ordre de grandeur ont déjà été notifiés", a-t-il ajouté.
Au moins 4 millions
La banque du Liechtenstein LGT Group a admis lundi non seulement
que des données volées en 2002 par l'un de ses employés s'étaient
retrouvées entre les mains des autorités allemandes, mais aussi
qu'"apparemment, le matériel volé aurait été illégalement révélé à
d'autres autorités".
Berlin a reconnu récemment que les services secrets allemands
avaient versé, avec l'aval du gouvernement, entre 4 et 5 millions
d'euros à un informateur, entre-temps identifié, pour acquérir des
données bancaires venues du Liechtenstein. Ces informations ont
permis à la justice allemande de lancer une vaste enquête sur des
fraudeurs du fisc, parmi lesquels des personnalités connues.
L'affaire avait été révélée à la mi-février à l'issue de
perquisitions au domicile et au bureau du patron de la Deutsche
Post (poste allemande), Klaus Zumwinkel, qui a démissionné
depuis.
agences/boi/bri
L'enquête s'élargit
L'enquête allemande sur l'évasion fiscale au Liechtenstein s'est encore élargie mardi à une échelle mondiale.
Une dizaine de pays seraient en train de mener des investigations.
La France dispose d'une "liste de quelques centaines de noms" de personnes concernées par l'affaire.
L'administration suédoise a aussi indiqué qu'elle menait une enquête sur une centaine de cas.
Idem pour l'Italie, qui a parlé d'un "nombre considérable" de cas.
Selon certaines sources, Londres serait en train de mener une enquête.
Les autorités américaines ont également ouvert des enquêtes sur "plus de cent contribuables" soupçonnés de fraude fiscale via le Liechtenstein
L'administration fiscale australienne a aussi affirmé qu'elle enquêtait sur vingt cas de possibles fraudes.
L'action plonge
Avec cette rumeur, les actions de la banque ont dévissé dans les premiers échanges à la Bourse suisse.
A 09h20, l'action Vontobel se négociait en baisse de 8,89% à 37,40 francs, après un plus bas à 37,10 francs. Vers 15h00, le titre avait encore perdu 4,9%.
L'action s'est ensuite quelque peu reprise, mais a clôturé en recul de 4,1% à 39,35 francs.