«C'est avec fierté, en ces temps tourmentés, que je vous
présente de tels résultats», a déclaré mercredi le président de la
direction générale. Engagé en 2002, Alexandre Zeller présentait ses
derniers résultats annuels. Le nom de son nouvel employeur et de
son successeur seront rendus publics ces prochaines semaines.
En 2007, la BCV a clos le chapitre des années de crise. Elle a
terminé le remboursement des bons de participation et a ramené ses
crédits compromis à un niveau «raisonnable».
Retour à la normale
Symbole de ce retour à la normale: la banque a recommencé à
payer des impôts, ce qui a pesé sur le bénéfice net en recul de 11%
à 477 millions. Les revenus s'inscrivent à 1,1 milliard de francs
(-1,1%). Cette légère baisse s'explique par la reprise des
activités de la filiale informatique Unicible par IBM au 1er juin
2007. A périmètre constant, les revenus ont progressé de 4%.
Le bénéfice brut s'est établi quasiment au même niveau (-1%) que
le record de 2006. «Il a atteint le chiffre considérable de 529
millions», a souligné Alexandre Zeller. A périmètre constant, la
progression est de 3%.
Les principaux volumes d'affaires ont évolué positivement. La
masse sous gestion a augmenté de 4,4 %, les affaires hypothécaires
de 2,9 % et les autres crédits de 7,4%. «La banque a octroyé pas
loin d'un milliard de nouveaux crédits», s'est félicité Alexandre
Zeller.
La BCV a poursuivi sa politique de réduction des crédits
compromis. Cela a permis la libération de provisions entraînant 283
millions de produits extraordinaires (+16%), un scénario qui ne
pourra pas se reproduire dans les mêmes proportions lors des
prochains exercices, a averti la banque.
Gros versement aux actionnaires
La direction s'est fixé de nouveaux objectifs. Elle veut
améliorer sa maîtrise des coûts, réduire sous les 500 millions ses
crédits compromis d'ici la fin de l'année et faire passer ses fonds
propres de 179% à 145% d'ici trois ou quatre ans.
Les fonds propres qui ne sont pas nécessaires au développement de
la banque seront redistribués aux actionnaires. La BCV procédera
par différents bais: cette année, elle propose de rembourser aux
actionnaires plus de la moitié de la valeur nominale de leurs
actions, celle-ci passant 62.50 francs à 30 francs.
Le dividende devrait augmenter de 7 à 14 francs. Au total, les
actionnaires pourraient ainsi toucher cette année 46.50 par action,
soit un montant global de 400 millions.
L'Etat de Vaud souhaite pour sa part revenir à son niveau de
participation historique de 50,12%. La BCV n'exclut pas de
participer à ce rachat d'actions, a relevé Pascal Kiener, directeur
financier.
ats/hoj/ant
Alexandre Zeller se retire
Le président de la direction générale de la BCV Alexandre Zeller (47 ans) démissionne, après avoir occupé cette fonction pendant près de six ans.
Il quittera l'établissement à fin juin pour une autre entreprise.
Le nom de son successeur sera communiqué dans les semaines à venir, a indiqué mercredi la banque, en exprimant "son grand regret".
Le nom de l'entreprise qu'Alexandre Zeller va rejoindre sera également dévoilé ultérieurement.
La décision d'Alexandre Zeller intervient au moment où la banque annonce de très bons résultats, "signe que l'établissement a recouvré sa pleine santé", poursuit le communiqué.
Plongeon à la bourse
Pour 2008, la BCV s'attend à un bénéfice brut similaire à celui de 2007. Le bénéfice net devrait en revanche reculer, en raison de la forte diminution des produits extraordinaires et de l'assujettissement désormais complet de la banque à l'impôt.
Ces résultats et perspectives ont déçu les analystes, entraînant une chute du titre en bourse. La Banque cantonale de Zurich, Helvea (Pictet & Cie) et Sal. Oppenheim ont estimé que les chiffres étaient inférieurs aux attentes.
Helvea juge que la réduction de valeur nominale est plutôt décevante pour les investisseurs qui tablaient sur un remboursement de capital de grande ampleur.
Les analystes ne considèrent pas comme une bonne nouvelle le départ d'Alexandre Zeller. Du coup, l'action nominative BCV a dévissé à la Bourse suisse. Vers 15h30, le titre perdait 5,3% par rapport à la clôture de la veille, à 505,50 francs, proche de son plus bas du jour à 504,50 francs.