La start-up est située dans un bureau de 15 mètres carrés sur l'avenir de Sécheron, à Genève. Relief Therapeutics, créée en 2016 par trois anciens employés de Merck-Serono, était en état de mort clinique en début d'année. Mais la pandémie de Covid qui a secoué le monde l'a fait revivre de façon spectaculaire. La société cotée en bourse pèse désormais plus d'un milliard de francs.
Son médicament l'Aviptadil, prescrit notamment contre les troubles de l'érection, se révèle être efficace pour les patients gravement atteints par le coronavirus.
Mais cette renaissance inespérée n'est pas due au hasard, estime Raghuram Sevaraju, le président de cette PME joint depuis son bureau de New-York: "Par chance, nous étions dans une position privilégiée parce qu'on savait que l'Aviptadil était sans danger et bien toléré. Et ça, avant de nous embarquer dans cette aventure du Covid-19. Nous savions aussi que le traitement pouvait convenir en particulier aux affections respiratoires."
Bond de 60'000 %
Comme d'autres biotechs actives sur le front du Covid, il a suffi de publier des résultats cliniques encourageants pour affoler les investisseurs. En seulement une semaine au mois d'août, le cours a bondi de 60'000% par rapport à sa valeur du début de l'année.
Ce phénomène est bien connu de Claudia Collin, analyste financière chez AtonRâ Partners: "En biotech, cela arrive souvent. Ce sont des cadavres, en quelque sorte des molécules anciennes qui réapparaissent. Et il est vrai que cela ouvre un champ immense pour les investisseurs."
Diversifier
À la clé, une véritable opportunité financière, mais qui comporte un risque: "Souvent ces sociétés n'ont qu'un seul produit ou un seul médicament, qui a été mis en lumière grâce au Covid. Si cela échoue, ils n'ont pas forcément un portefeuille de médicaments derrière, qui peut justifier parfois leur valorisation", avise la gestionnaire de fonds d'investissement.
Le président de Relief Therapeutics affirme de son côté ne pas vouloir se limiter au médicament contre le Covid: "Notre objectif à terme est de devenir une entreprise multimilliardaire avec des multiples produits sur le marché", souligne Raghuram Sevaraju.
En cas de succès clinique, Relief Therapeutics espère bien conquérir le monde dès l'année prochaine avec son médicament.
Gabriel de Weck/fme