«Les relations avec les Etats-Unis ne sont à vrai dire pas
vraiment un problème, car l'affaire Birkenfeld ne devrait pas
tomber sous le coup du secret bancaire», estime Konrad Hummler dans
une interview parue samedi dans le Tages-Anzeiger.
«Il ne s'agit en effet probablement pas d'évasion fiscale, mais
de fraude fiscale», explique-t-il. La Suisse a pour principe de ne
coopérer avec les autorités étrangères que dans le deuxième
cas.
«Des choses comme la contrebande de diamants dans des tubes de
dentifrice ne constituent pas un problème, car ces délits sont
également punis par le droit suisse», souligne Konrad Hummler.
L'affaire Birkenfeld pourrait même permettre de renforcer la
collaboration entre les deux pays, ajoute-t-il.
Délégation à Washington
La Confédération a dépêché une délégation de l'administration à
Washington dans le cadre de cette affaire. Ses membres doivent
aborder la question de l'entraide sollicitée par les autorités
américaines le 11 juin.
Les autorités américaines demandent du numéro un bancaire
helvétique qu'il livre les données d'un nombre de riches clients
pouvant atteindre 20'000. «Ce qui se passe actuellement aux
Etats-Unis n'est qu'un épisode qui s'ajoute à de nombreux autres»,
estime Konrad Hummler. «Ce n'est sûrement pas plus dramatique
qu'auparavant. Je crois que la Suisse est dans une situation
beaucoup plus confortable qu'il y a dix ans grâce aux nombreux
accords en matière d'entraide judiciaire et de fiscalité»,
conclut-t-il.
ats/bri
L'affaire Birkenfeld
Bradley Birkenfeld, un ancien gérant de fortune de l'UBS de nationalité américaine, a plaidé coupable jeudi devant un juge fédéral de Floride d'avoir aidé de riches concitoyens à cacher jusqu'à 200 millions de dollars en Suisse et au Liechtenstein.
Il a reconnu avoir effectué de nombreux voyages entre les Etats-Unis et l'Europe de 2001 à 2006 pour aider des clients, en particulier son co-accusé, un magnat de l'immobilier, à dissimuler leurs avoirs, et à réaliser une économie d'impôts évaluée à 7,2 millions de dollars au total.