Pendant cette «pause prolongée de réflexion entre 09h00 et
10h00», les employés du centre d'appel se sont réunis durant une
heure en assemblée extraordinaire, a indiqué Eric Levrat,
secrétaire central du Syndicat du personnel des transports
(SEV).
Le mouvement a été suivi par 90% des salariés, selon le syndicat.
«Seuls les cadres ne sont pas sortis du bâtiment.»
Les collaborateurs ont fait le point sur la situation et préparé
la manifestation prévue vendredi à midi en ville de Fribourg. Ils
ont reçu la visite du conseiller national Jean-François Steiert
(FR/PS) qui a témoigné de la «très large coalition de
parlementaires» opposés au plan de restructuration de CFF Cargo, a
souligné Eric Levrat.
Retrait du plan exigé
«Les employés sont très fâchés contre leur direction, solidaires
et mobilisés mais aussi lucides et réalistes face aux intentions
des CFF», a ajouté le syndicaliste. «Ce sera un combat difficile
mais la pression populaire, médiatique et politique est désormais
énorme pour la direction: il faudra qu'elle réagisse.»
La revendication des collaborateurs du centre d'appel reste
identique à la veille: ils exigent le retrait du plan de
restructuration d'ici jeudi à 17h00. «Tout reste ouvert: si on
avait dit avant les play-off de hockey sur glace que Gottéron
éliminerait le CP Berne, personne n'y aurait crû, les Fribourgeois
l'ont pourtant fait», a plaisanté Eric Levrat.
Concernant la rencontre de jeudi entre le ministre des transports
Moritz Leuenberger, la direction des CFF et les autorités
fribourgeoises, le représentant du SEV attend du Conseil d'Etat
qu'il ne se contente pas de «compensations» en échange des
suppressions de postes. «Il faut qu'il obtienne le maintien des
emplois à Fribourg.»
ats/ant
Débat urgent au Conseil national
Le Conseil national va discuter de CFF Cargo la semaine prochaine. Sans opposition, il a décidé mercredi de bousculer son programme pour tenir un débat urgent durant cette session.
Le Conseil fédéral doit prendre position sur la situation de CFF Cargo, a déclaré Ueli Maurer (UDC/ZH). Le public a le droit de savoir de quoi il en retourne. «Il y va de nombreux emplois et de l'assainissement d'une entreprise qui nous appartient», a lancé le démocrate du centre.
Meinrado Robbiani (PDC/TI) a abondé en ce sens. Les problèmes de CFF Cargo sont d'ordre structurels, la stratégie trop hâtive choisie par les dirigeants ne permettra pas d'y faire face, a-t-il jugé. Les autorités fédérales doivent empoigner le problème, car certaines de leurs décisions ont contribué à la situation actuelle, selon lui.
La gauche a elle aussi plaidé pour la tenue d'un débat urgent. Mais il s'agira de parler des problèmes de fond, de comment par exemple la politique favorise la route au détriment du rail, a noté Josef Lang (Verts/Zoug).
Pour Jacqueline Fehr (PS/ZH), il faut cependant être conscient que la discussion ne permettra de sauver aucun emploi. Il s'agira de prendre ensuite des mesures concrètes, a-t-elle dit.
BLS ne veut pas d'une fusion
Une fusion entre CFF Cargo et BLS Cargo, telle qu'elle est réclamée par certains milieux politiques, est hors de question, estime mercredi dans le "Tages-Anzeiger" le président du conseil d'administration de BLS Hans Lauri.
Un rapprochement n'a de sens que s'il apporte des avantages aux deux entreprises, "ce qui n'est pas envisageable", selon lui. Et une fusion remettrait aussi en question l'ouverture du marché du trafic marchandises et provoquerait la perte de nombreux emplois.
BLS, bénéficiaire en 2007 contrairement à CFF Cargo, demeure ouvert à une collaboration plus étroite avec les CFF.