Le taux de référence reste donc fixé
à 2,75%. La BNS abaisse parallèlement sa prévision de croissance du
PIB réel pour cette année à 1,5-2%, et relève celle de l'inflation
à 2%. La décision publiée jeudi par l'institut d'émission apparaît
conforme aux anticipations des économistes.
Il s'agit du deuxième statu quo consécutif. Entre décembre 2005 et
septembre 2007, la BNS avait progressivement resserré sa politique
monétaire en relevant huit fois son taux directeur.
Le dernier tour de vis à la marge de fluctuation de son taux de
référence, le Libor (London interbank offered rate) à trois mois,
remonte à septembre dernier où elle l'avait remonté à 2,25%-3,25%.
L'objectif visé demeure la zone médiane, soit 2,75%.
Prudence
Dans sa décision, la BNS dit avoir tenu compte d'une part que
l'économie continue à tourner à un haut régime et que les pressions
inflationnistes se sont renforcées. D'autre part que le
ralentissement prévu de la croissance mondiale et son impact sur la
Suisse devraient alléger les pressions de la demande à moyen
terme.
Comme la Banque centrale européenne (BCE) il y a une semaine, la
BNS a par conséquent voulu maintenir une attitude de prudence en
gardant inchangée sa politique monétaire. Elle estime que les
perspectives favorables du renchérissement à moyen terme le lui
permettent.
Le franc fait souci
Le renforcement du franc est d'ailleurs en train de redevenir
une préoccupation pour la BNS, constate Bernard Lambert, économiste
chez Pictet & Cie. Sa revalorisation récente contre l'euro,
passé de 1,68 à moins de 1,58 franc en l'espace de quatre mois, va
pénaliser l'industrie d'exportation. Plus généralement, les
incertitudes internationales actuelles laissent entrevoir un
"ralentissement assez marqué" de l'économie suisse.
Même si la BNS ne lance pas de cri d'alarme, elle devrait redonner
à sa politique un caractère plus expansionniste dès juin, via une
baisse d'un quart de point du Libor. Un exercice que la banque
centrale répétera en septembre, prévoit l'économiste.
Ralentissement
Pour l'heure, la BNS constate que si l'environnement
international s'est dégradé, notamment dans le sillage de la crise
des crédits "subprime" aux Etats-Unis, l'économie suisse n'est
encore que faiblement affectée. Et comme le marché du travail a
continué à profiter du dynamisme de la production, le taux de
chômage est tombé à 2,5% en février.
Selon la BNS, la hausse de l'emploi devrait se poursuivre durant
la première partie de 2008. Reste que comme déjà prévu en décembre
dernier, l'économie suisse va entrer dans une phase de
ralentissement conjoncturel. Mais il sera plus prononcé qu'estimé
préalablement, selon la BNS.
Elle a par conséquent remis à jour ses prévisions, en abaissant
notamment son attente de croissance du PIB. A l'instar d'autres
experts, elle table désormais sur un taux de 1,5-2%, alors que l'an
passé, le PIB helvétique a crû de 3,1%.
ats/tai
Croissance: attentes revues à la baisse
La BNS a également remis à jour ses prévisions, en abaissant notamment son attente de croissance du PIB.
A l'instar d'autres experts, elle table désormais sur un taux de 1,5-2% en raison d'un ralentissement conjoncturel qui se révèle plus marqué que prévu.
L'an passé, le PIB helvétique a crû de 3,1%.
La banque centrale a au passage modifié sa prévision d'inflation.
Elle attend maintenant un taux de renchérissement moyen de 2% cette année, contre 1,7% seulement en décembre dernier.
En 2009, les prix devraient moins augmenter avec une projection fixant la hausse à 1,4%, tout comme en 2010 d'ailleurs.
Inflation accrue
La banque centrale a aussi modifié sa prévision d'inflation. Elle attend maintenant un taux de renchérissement moyen de 2% cette année, contre 1,7% seulement en décembre dernier. En 2009, les prix devraient toutefois à nouveau moins augmenter avec une projection fixant la hausse à 1,4%, tout comme en 2010 d'ailleurs. L'inflation a été plus forte que prévue en début d'année, à 2,4% en janvier et février alors qu'elle avoisinait zéro un an plus tôt. La BNS s'attend toutefois à un tassement vers la fin de l'année.