Les CFF ont annoncé leur décision devant la presse au terme de
la table ronde menée jeudi entre le ministre des transports Moritz
Leuenberger, la direction des CFF, une délégation des autorités
fribourgeoises et les parlementaires fédéraux du canton.
Selon le directeur des CFF Andreas Meyer, il s'agit de traiter
les Fribourgeois sur un pied d'égalité avec les Tessinois. Il avait
annoncé la veille qu'il était prêt à suspendre les mesures
d'assainissement prévues à Bellinzone si les employés tessinois de
CFF Cargo cessaient leur grève. Pour lui, il s'agit maintenant de
voir quelles nouvelles propositions vont être faites lors du débat
au Conseil national et de lancer une discussion constructive avec
les syndicats.
Soulagement des autorités
Les représentants du Conseil d'Etat fribourgeois ont accueilli
cette décision avec satisfaction. Selon le président du
gouvernement cantonal Pascal Corminboeuf, il s'agira désormais de
convaincre l'ex-régie des bonnes conditions qu'offre la ville de
Fribourg (prix de location inférieure) et du rôle joué par la cité
des Zähringen en tant que site bilingue.
Le plan de restructuration annoncé par CFF Cargo la semaine passée
entraînerait à Fribourg la fermeture du centre de service
clientèle. Cela implique la suppression de 51 emplois et le
transfert de 114 postes à Bâle.
La grève se poursuit à Bellinzone
Réunis jeudi matin, les 430 ouvriers des
ateliers CFF Cargo de Bellinzone ont suivi les indications données
mercredi soir par leur comité. La suspension des mesures
d'assainissement prévues aux ateliers, comme elle a été proposée
mercredi par le directeur des CFF Andreas Meyer, ne constitue pas
une garantie suffisante aux yeux des grévistes.
Aux cris de "résister, résister, résister", les ouvriers en grève
depuis vendredi ont décidé de poursuivre leur mouvement aussi
longtemps que "des garanties pour le maintien des emplois et le
futur des ateliers" n'auront pas été fournies par la direction des
CFF.
Dans la foulée, les grévistes ont annoncé leur déplacement
vendredi à Fribourg. Le personnel des ateliers CFF de Bellinzone va
apporter son soutien aux collègues romands et les "convaincre à
suivre le mouvement de grève". "Nous voudrions que notre appel à la
grève soit aussi suivi à Bienne et Bâle, car l'unité fait la
force", ajouté Gianni Frizzo. Mercredi, les 60 employés
fribourgeois avaient observé un débrayage d'une heure.
Le dialogue reste ouvert
De leur côté, les CFF ont déclaré qu'ils prenaient note de la
décision de l'assemblée du personnel tessinois, a indiqué le
porte-parole Roland Binz. "Notre offre est constructive et nous la
maintenons", a-t-il ajouté.
Les CFF et les syndicats vont se rencontrer samedi pour parler du
conflit lié à la restructuration de CFF Cargo. Le directeur des
CFF, Andreas Meyer, l'a annoncé jeudi soir dans l'émission
«10vor10» de la télévision alémanique SF. Il a précisé qu'aucune
condition n'avait été posée à la tenue de ces discussions, que cela
soit du côté des CFF ou du côté syndical.
agences/boi/sbo
CFF Cargo: le chef des finances s'en va
Le chef des finances de CFF Cargo Hanspeter Tinner quitte son poste. Cet économiste de 50 ans a rejoint les CFF à la mi-janvier seulement et devait prendre ses fonctions début avril 2008. Il s'en va «pour des raisons personnelles», ont indiqué les CFF jeudi.
Hanspeter Tinner sera remplacé par Heinz Stübi, âgé de 53 ans, dès le 1er avril. Outre la direction des Finances, sa tâche principale consiste à réorganiser ce secteur et à mettre en place les instruments nécessaires à une gestion financière efficace, précisent les CFF. Il travaillera pour CFF Cargo sur la base d'un mandat.
Le maire de Bellinzone fâché avec Berne
Brenno Martignoni, maire de Bellinzone et solidaire avec les grévistes des ateliers CFF, s'est adressé jeudi au conseiller fédéral Samuel Schmid. Il a indiqué qu'il ne représenterait pas sa ville vendredi et samedi lors des 175 ans de la Société suisse des officiers qui se déroulent dans la capitale tessinoise.
«Bellinzone et toute la Suisse italienne vivent un moment historique et grave dû à la politique de la Confédération en matière de privatisations», a expliqué le maire, qui estime n'avoir pas reçu de « réaction tangible » du gouvernement.
Brenno Martignoni conclut en rappelant que son invitation «urgente» adressée dimanche dernier au président de la Confédération, Pascal Couchepin, à qui il demandait de venir personnellement à Bellinzone, «est restée sans réponse.»