Si le Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO) maintient sa
prévision pour 2008 en raison du dynamisme de la conjoncture suisse
en fin d'année et au début de ce printemps, il a en revanche revu
en baisse de 0,2 point la croissance du produit intérieur brut
(PIB) pour 2009.
Prévision revue à la baisse
L'économie helvétique ne pourra probablement pas éviter les
effets négatifs de la crise des marchés financiers et du
ralentissement de la conjoncture internationale, explique le groupe
d'experts de la Confédération dans un communiqué publié lundi. Elle
n'est pas à l'abri des turbulences en dépit d'une évolution
favorable jusqu'ici.
Exportations à la baisse
La dégradation de la conjoncture mondiale se ressentira en
Suisse par un ralentissement des exportations, a indiqué à l'ATS
Aymo Brunetti, chef de la Direction de la politique économique du
SECO. Les exportations des services financiers seront les
principales touchées. De leur côté, les ventes de marchandises
subiront la faible demande des Etats-Unis et de l'UE ainsi que la
hausse du franc.
Si la crise s'accentue, le rôle du franc comme valeur refuge
pourrait augmenter, faisant grimper le prix de la monnaie
helvétique face à l'euro au détriment des exportations. A
l'inverse, la demande intérieure devrait rester stable. Seuls les
investissements dans la construction continueront à reculer.
La consommation privée devrait être soutenue par la bonne santé du
marché du travail. En moyenne annuelle, la croissance de l'emploi
devrait atteindre 1,8% cette année. Mais dans le sillage du
ralentissement attendu, elle devrait s'essouffler et atteindre 0,5%
en 2009. Le taux de chômage devrait être de 2,5% en moyenne
annuelle en 2008 et de 2,6% en 2009.
Pas dramatique
La crise des marchés financiers risque de durer encore plusieurs
mois, estime le SECO. Le refroidissement actuel de la conjoncture
mondiale pourrait peser sur les établissements financiers, par
exemple sous la forme de nouveaux défauts de crédit, et frapper
durement la Suisse. Mais l'évolution actuelle n'est pas encore
dramatique. Elle le serait avec une croissance en dessous de 1%, a
relevé Aymo Brunetti.
Le SECO table sur une croissance modérée de 1,3% de l'économie
américaine en 2008 et 2009. Dans la zone euro, les perspectives
conjoncturelles se sont aussi dégradées. Si la croissance
économique dans la zone euro a atteint 2,6% en 2007, elle devrait
chuter aux alentours de 1,5% en 2008 et en 2009.
ats/sun
Excédent record de la balance des paiements
La vigueur de la conjoncture helvétique et la faiblesse du franc ont dopé la balance suisse des paiements en 2007. Tirant profit d'exportations en hausse, l'excédent a bondi à 86 milliards de francs, soit 14 milliards de plus qu'en 2006.
Les exportations ont augmenté de 12% et les importations de 10%, a indiqué lundi la Banque nationale suisse (BNS) dans un communiqué. L'excédent du commerce extérieur s'est inscrit à 49 milliards de francs, soit 10 milliards de plus sur un an. Toutes les branches exportatrices ont vu leurs chiffres d'affaires croître.
Les taux d'intérêt plus élevés, les bénéfices en hausse des entreprises et l'augmentation du stock des investissements directs ont fait progresser les revenus des placements de capitaux.
Dans ce domaine, l'excédent net s'est monté à 61 milliards de francs, contre 57 milliards de francs un an plus tôt, note la BNS.
Au total, les recettes des capitaux placés à l'étranger ont crû de 38 milliards, à 174 milliards de francs. Les dépenses ont atteint 113 milliards de francs, dépassant de 34 milliards le niveau de l'année précédente.
Les investissements directs étrangers ont atteint un record à 49 milliards de francs (33 milliards en 2006). Ce résultat s'explique par la reprise de Serono par l'Allemand Merck l'an dernier. Grâce à cette opération, les investissements directs dans l'industrie ont augmenté de 20 milliards pour s'établir à 26 milliards de francs.
A l'inverse, les exportations de capitaux en vue d'investissements directs à l'étranger ont porté sur 61 milliards de francs en 2007, contre 88 milliards un an auparavant. Ce recul vient d'une réduction de ces injections dans l'industrie, qui a procédé à moins d'acquisitions à l'extérieur.
Sur le seul quatrième trimestre, l'excédent de la balance des transactions courantes a reculé de 4 milliards de francs sur un an, à 15 milliards de francs. Cette évolution s'explique par la baisse des revenus de capitaux à 12 milliards de francs (moins 4 milliards) en raison du repli des recettes liées aux investissements directs à l'étranger.