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Conjoncture: un ralentissement "généralisé"

Inquiétude au Dax de la Bourse de Francfort
Le gros de la crise financière est passé, estime l'OCDE.
Le ralentissement économique enregistré ces derniers mois devrait "se généraliser", avertit mercredi l'OCDE, qui abaisse ses prévisions et table sur une croissance "faible" pour de nombreux pays cette année.

Le ralentissement "devrait se généraliser à presque toute la
zone", notamment à cause du marasme immobilier et de la flambée des
matières premières, note l'OCDE dans son rapport semestriel sur les
perspectives économiques.

Cette dernière estime que le gros de la crise financière est
probablement passé, mais que ses conséquences "se feront ressentir
pendant encore longtemps" et que "de nouvelles perturbations ne
peuvent être exclues".

Récession aux Etats-Unis

L'OCDE revoit en baisse la croissance attendue aux Etats-Unis en
2008 à 1,2% contre 1,4% lors des prévisions de mars. Pour 2009,
l'OCDE table sur 1,1% de croissance, moitié moins qu'en décembre.
Pour le Japon, l'OCDE relève sa prévision 2008 à 1,7% contre 1,5%
précédemment, mais abaisse celle relative à l'an prochain à 1,5%
contre 1,8%.



Les Etats-Unis, épicentre du ralentissement mondial, pourraient
enregistrer une croissance "négative au deuxième trimestre" en
raison d'un marché immobilier toujours en crise, d'une forte
inflation, notamment des prix de l'essence, pesant sur la
consommation, et d'une baisse de l'investissement. "L'économie
américaine ne devrait retrouver son rythme de croissance
potentielle que fin 2009", a jugé Jürgen Elmeskov, chef économiste
intérimaire, lors d'une conférence de presse.

Morosité en Europe

Dans la zone euro, la prévision est abaissée à 1,7% pour 2008
contre 1,9% auparavant, et à 1,4% en 2009 contre 2%. Malgré une
croissance de 3% en rythme annualisé au premier trimestre, grâce à
une performance meilleure que prévu en Allemagne et en France, la
consommation reste morose, l'inflation élevée, et "de plus en plus
de signes montrent" que l'envolée de l'euro "plombe les
exportations".



La politique de relance doit être poursuivie aux Etats-Unis
jusqu'à ce qu'à ce que la reprise soit engagée, mais ce n'est "pas
le moment de laisser filer les déficits" de la zone euro en ayant
une politique fiscale laxiste, a par ailleurs jugé Jürgen Elmeskov.
L'OCDE recommande également de maintenir les taux d'intérêt en zone
euro inchangés, car l'inflation n'y retombera pas sous 2% avant fin
2009.



afp/kot

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Tassement du PIB en Suisse également

La croissance économique de la Suisse sera nettement moins élevée que prévu l'an prochain. L'OCDE attend désormais une hausse du produit intérieur brut (PIB) de 1,4% seulement contre 2% encore il y a six mois.

L'économie helvétique devrait subir le contrecoup des turbulences financières causées par la crise du crédit venue des Etats-Unis, a relevé mercredi l'OCDE. Le phénomène est d'autant plus visible en Suisse que le pays possède un secteur bancaire très développé.

En revanche, les experts de l'OCDE ont maintenu inchangée leur prévision de croissance pour cette année. Ils la conservent ainsi à 2% comme annoncé en décembre dernier, alors que le PIB de la Suisse a progressé de 3,1% en 2007.

Le dynamisme observé depuis plusieurs trimestres sur le marché de l'emploi est en voie de tassement. Attendu à 3,6% en moyenne cette année, le taux de chômage remontera en conséquence quelque peu en 2009 pour s'afficher à 3,8% de la population active.

Quant à l'inflation, qui a atteint en mai son plus haut niveau depuis près de 15 ans avec un taux annuel de 2,9%, elle devrait diminuer à mesure que les effets de la hausse des prix du pétrole s'atténuent. Du coup, le renchérissement moyen devrait redescendre à 1,5% l'an prochain contre 2,2% en 2008.