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Ultimatum de Microsoft à Yahoo!

Bientôt à Genève ? [KEYSTONE - PAUL SAKUMA]
Yahoo! a refusé l'offre de Microsoft à maintes reprises - [KEYSTONE - PAUL SAKUMA]
L'ultimatum posé par Microsoft à Yahoo! pour conclure un accord amical de rachat a expiré samedi sans aucun commentaire des deux parties. Cela rend l'issue du projet encore incertaine, entre une offre hostile ou un abandon pur et simple de Microsoft.

Face à cette offre de 44,6 milliards de dollars, lancée début
février par Microsoft, Yahoo!, numéro 2 mondial de la publicité en
ligne, est resté de marbre.



Microsoft a proposé le 1er février de racheter Yahoo!, numéro 2
mondial de la publicité en ligne, afin de renforcer sa présence sur
internet et concurrencer Google, l'incontestable leader du secteur.
Il a offert 31 dollars par action, en titres et en numéraire, ce
qui représentait une prime de 62% sur le cours de Bourse.

Les dirigeants de Yahoo! ont refusé cette offre à plusieurs
reprises, affirmant que le prix proposé était trop bas, et ont
passé ces dernières semaines à tenter de nouer des alliances avec
d'autres partenaires. Pour le PDG Jerry Yang, pionnier de
l'internet qui a créé Yahoo! en 1994 comme un hobby d'étudiant,
Microsoft (fondé en 1975) est d'une autre génération et d'une autre
philosophie.



Yahoo! a engagé des pourparlers avec le portail internet AOL
(groupe Time Warner), numéro 3 de la publicité en ligne, pour
l'instant sans aboutir. Il a même testé un partenariat avec Google
pour lui sous-traiter sa publicité, ce qui n'est pas sans poser de
problèmes de concurrence.

Appel aux actionnaires

Lassé de ne pas obtenir de réponse, le PDG de Microsoft Steve
Ballmer a lancé le 5 avril un ultimatum de trois semaines à la
direction de Yahoo! Mercredi Yahoo!, dont la part de marché dans la
publicité en ligne n'a cessé de décliner face à Google depuis deux
ans, a annoncé un bénéfice courant stable, et répété que l'offre de
Microsoft était trop basse.



Microsoft lui a répondu le lendemain que si l'impasse devait durer
au delà du week-end, il annoncerait une décision "la semaine
prochaine". "Cela inclut soit de s'adresser aux actionnaires" -- un
coup de force pour s'emparer du groupe contre la volonté de ses
dirigeants -- "soit renoncer", a expliqué le directeur financier
Chris Lidell. Il a redit qu'il n'avait pas de raison de payer
davantage, "au contraire, car Yahoo! continue à reculer dans la
recherche sur internet et sa rentabilité décline".



Beaucoup d'analystes croient encore à un bluff et à un relèvement
de prix de dernière minute. Les résultats trimestriels en baisse de
Microsoft annoncés jeudi y semblent pourtant peu propices.



afp/bri

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Yahoo! perd des points

Pour les analystes, Yahoo! devrait évidemment accepter, car il perd chaque jour du terrain face à Google à cause d'une technologie moins efficace.

Selon le cabinet eMarketer, Google encaissera cette année plus de 30% des dépenses publicitaires en ligne contre 14% pour Yahoo!, qui perd encore 2 points, et 6,7% pour Microsoft. Même s'il devait voir le jour, "MicroHoo" resterait donc loin derrière Google, avec 21% du marché.

"Yahoo! croît bien plus lentement que Google. S'il continue à reculer, il n'arrivera plus à le rattraper en restant indépendant. L'offre de Microsoft est la meilleure solution, il n'y en a visiblement pas d'autre", a résumé Carmi Levy, analyste chez AR Communications.

Avec ou sans Yahoo!, Microsoft veut s'imposer sur la publicité en ligne car son métier actuel, les logiciels payants - son système d'exploitation Windows et sa suite Office (Word, Excel, PowerPoint) - se font concurrencer par des logiciels en ligne gratuits financés par la publicité, comme ceux de Google.

Le PDG Steve Ballmer estime que Microsoft tirera à terme 25% de ses recettes de la publicité en ligne. Le groupe prédit que le marché mondial dans ce secteur doublera d'ici à 2010, à 80 milliards de dollars.