"Si on me reproche une erreur, il faudra me dire ce que j'aurais
dû faire autrement", a dit Benedikt Weibel samedi dans une
interview à la radio alémanique DRS. Quand il a quitté les CFF fin
2006, les chiffres de CFF Cargo ont été acceptés par les
réviseurs.
Pas de copinage
C'est tout ce que Benedikt Weibel a voulu dire sur les reproches
formulés par le conseiller fédéral Moritz Leuenberger. Ce dernier
avait laissé entendre que la direction n'avait pas remarqué dans
quel état se trouvait CFF Cargo. A la tête des CFF entre 1992 et
2006, Benedikt Weibel s'exprimait samedi pour la première fois sur
la crise de CFF Cargo.
Lors de la libéralisation en 1999, il était clair que CFF Cargo
était trop faible pour agir en solitaire. Mais il n'a pas été
possible, pour différentes raisons, de faire alliance avec des
partenaires italiens ou allemands. "La stratégie était risquée,
mais elle a été dûment discutée avec la Confédération", a expliqué
Benedikt Weibel.
L'ex-patron des CFF a également rejeté le reproche fait par les
milieux politiques bourgeois d'un copinage socialiste. Le Conseil
d'administration a approuvé les décisions et celui-ci est tout sauf
socialiste, a-t-il relevé. Benedikt Weibel a par ailleurs dit avoir
été très surpris en entendant l'annonce des mesures
d'assainissement de CFF Cargo par les CFF.
ats/kot
Aucun accord au Tessin
La réunion entre la direction des CFF et les employés de Bellinzone s'est conclue samedi vers 22h00 sans que les parties ne soient parvenues à un accord. La proposition des CFF d'organiser une table ronde va être discutée lundi par l'assemblée des travailleurs.
"La grève est illégale et doit cesser si nous voulons trouver une solution", a dit Andreas Meyer, directeur des CFF. "Nous attendons maintenant des ouvriers des ateliers qu'ils suspendent leur mouvement".
De son côté, le président du comité de grève Gianni Frizzo a dit que la proposition est trop peu concrète pour être prise en considération. Le préavis du comité de grève est négatif et selon toute vraisemblance, la grève commencée le 7 mars dans les ateliers de Bellinzone se poursuivra, a-t-il ajouté.
Andreas Meyer était accompagné du directeur de CFF Cargo Nicolas Perrin. De l'autre côté, le président du comité de grève des ateliers CFF de Bellinzone conduisait la délégation des grévistes, accompagnée des représentants des syndicats.
Une restructuration qui biffe 400 emplois
CFF Cargo a annoncé il y une semaine la suppression de 400 emplois à Bâle, Bellinzone et Fribourg. La filiale des CFF pour le transport des marchandises a subi l'an dernier une perte record de plus de 190 millions de francs.
Mercredi, la direction des CFF a annoncé qu'elle suspendait son projet jusqu'au débat des Chambres fédérales de mercredi prochain, à condition que les grévistes reprennent le travail.