Modifié

Alitalia au bord du gouffre

Alitalia: la compagnie presque sauvée après l'accord des pilotes.
Le rachat d'Alitalia par Air France/KLM est compromis.
Le président d'Alitalia a démissionné de la direction de la compagnie. Le président de la compagnie française, qui a annoncé la fin des négociations avec Air France pour un éventuel rachat, dit continuer de croire au projet.

«Maurizio Prato a remis sa démission de président. Un conseil
d'administration est convoqué pour demain (jeudi) qui décidera des
mesures opportunes», indique un communiqué publié par Alitalia.

La faillite toute proche

Cette démission, qui plonge la compagnie dans la tourmente et la
rapproche de la faillite, a été annoncée après le rejet mercredi
par Air France-KLM de la contre-proposition des syndicats sur son
projet de rachat d'Alitalia.



Air France-KLM a indiqué que «les conditions d'une poursuite des
négociations avec Alitalia n'étaient plus réunies», dans un
communiqué diffusé à l'issue d'une réunion avec les syndicats de la
compagnie aérienne italienne. Maurizio Prato, nommé en août 2007,
soutenait à fond la proposition d'Air France-KLM et avait laissé
entendre à plusieurs reprises qu'il quitterait son poste s'il ne
parvenait pas à un accord avec Air France.



L'accord des syndicats d'Alitalia était l'une des conditions
posées par le groupe franco-néerlandais pour aller de l'avant dans
sa proposition de rachat. Dans la nuit du 15 au 16 mars dernier,
Alitalia avait donné son feu vert à la proposition d'Air France qui
prévoyait 2100 suppressions d'emplois.

Contre-proposition rejetée

Les syndicats ont rejeté le plan de reprise au cours de
plusieurs réunions et ont formulé mercredi soir une contre
proposition demandant à Air France-KLM de conserver l'intégralité
des activités de la compagnie alors que le groupe franco
néerlandais propose d'abandonner à terme l'activité cargo et une
partie de la maintenance.



Cette contre-proposition a été rejetée par le PDG d'Air France,
Jean-Cyril Spinetta, qui a quitté les négociations. L'échec de ces
discussions et la démission de Maurizio Prato sont intervenus en
dépit d'une mise en garde du gouvernement.



«Si l'offre d'Air France échoue, l'unique proposition d'achat
disparaît» et le recours au placement sous administration
extraordinaire impliquant une douloureuse restructuration sera
inévitable, avait averti plus tôt dans la journée le ministre de
l'Economie, Tommaso Padoa-Schioppa, lors d'une audition devant les
députés.



ats/tac

Publié Modifié

Air France y croit encore

Le président d'Alitalia avait fixé à ce mercredi la nouvelle date-limite pour trouver un accord.

Toutefois, le PDG d'Air France Jean-Cyril Spinetta, qui a dit «prendre acte avec regret» de la rupture des négociations, a affirmé «continuer de croire» au projet de reprise de la compagnie aérienne italienne.

«C'est un projet auquel je croyais profondément et auquel je continue de croire, parce qu'il aurait permis à Alitalia de retrouver rapidement le chemin de la croissance rentable», déclare t-il, cité dans un communiqué.

Alitalia demande un prêt relais de 300 millions d'euros à l'Etat italien pour tenir jusqu'à la recapitalisation de 1 milliard d'euros promise par Air France-KLM en cas de rachat.

«Sans conclusion positive des négociations en cours, un prêt relais - même en ne tenant pas compte de son incompatibilité avec les règles communautaires - ne serait pas possible», avait prévenu le ministre de l'Economie.

Alitalia disposait d'une trésorerie de 180 millions d'euros fin février et a retrouvé en mars 148 millions d'euros via des crédits d'impôts et des cessions.