Spécialiste des systèmes d'instrumentation pour l'aérospatiale,
la marine et l'industrie, l'entreprise basée à Villars-sur-Glâne
pourrait faire les frais de la parité franc suisse - dollar. La
direction a envoyé une lettre d'information à ses employés, dans
laquelle elle annonce que certains postes pourraient être supprimés
à Fribourg et délocalisés ailleurs dans le monde.
"La décision devrait tomber ces prochains mois", a déclaré le
directeur général, Peter Hubert, interrogé par La Liberté.
Toutefois, toutes les activités ne seront pas touchées, le
département production devrait être épargné.
Exportations plombées par le dollar
Comme de nombreuses entreprises exportatrices, Vibro-Meter
souffre d'un billet vert extrêmement faible et volatil. Dans un
secteur d'activité où le dollar est la devise de référence des
ventes, le taux de change actuel prétérite fortement les
entreprises produisant en Suisse. "Avec la parité, nous ne sommes
plus du tout concurrentiels", regrette Peter Hubert.
Pour compliquer encore la situation de Vibro-Meter, la grande
majorité de ses concurrents sont des entreprises américaines, qui
elles, profitent largement de la baisse de leur monnaie.
Plusieurs scénarios
Pour diminuer son exposition au dollar, l'entreprise explique
dans le quotidien fribourgeois qu'il va transformer sa structure de
coût. Elle va orienter ses achats auprès de fournisseurs
travaillant avec la devise américaine et diminuer ses
approvisionnements en provenance de la zone européenne. Si cela ne
devait pas se révéler suffisant, certaines activités seront
délocalisées dans des régions soumises à la loi du billet
vert.
Pourtant l'usine tourne à plein régime. "Il n'y a pas de doute sur
notre stratégie en matière de produits et de clientèle. Le seul
problème, c'est le dollar", précise Peter Hubert. Le syndicat UNIA
se dit inquiet de la situation et se prépare à négocier avec la
direction.
agences/as
Vibro-Meter en bref
L'entreprise a été créée il y a plus de 50 ans à Fribourg.
Environ 550 employés travaillent pour Vibro-Meter à travers le monde, dont 500 sur le site de Fribourg.
Le groupe est spécialisé dans la fabrication de systèmes et de sondes de surveillance des vibrations.
Ses secteurs d'activités principaux sont liés à l'aérospatiale, la marine et aussi les technologies nucléaires.
Depuis 1998 l'entreprise fait partie du groupe britannique Meggit.
Ses sites de production sont localisés en Suisse, aux Etats-unis, en Angleterre et en France.
En 2007, le chiffre d'affaires de Vibro-Meter atteignait les 150 millions de francs.
Un fondateur généreux donateur
Adolphe Merkle, fondateur et ancien directeur de Vibro-Meter, a fait un don de 110 millions de francs à l'Université de Fribourg.
Ce geste permettra de créer une fondation de recherche notamment tournée vers les nanotechnologies.
Il s'agit de la plus importante donation privée en faveur d'une haute école en Suisse.
Né dans le canton et ancien élève de son université, Adolphe Merkle tenait par ce geste à "rendre quelque chose à Fribourg".