L'annonce faite mardi par le Département fédéral de l'économie
(DFE) intervient au moment où les acteurs du secteur tendent à
sortir momentanément de l'impasse via des conventions cantonales,
exclusivement en Suisse latine.
Jean-Luc Nordmann a reçu des partenaires sociaux «le mandat de
les accompagner dans le processus de règlement des questions en
suspens», précise le communiqué des services de la conseillère
fédérale Doris Leuthard. Les deux parties se sont engagées à garder
le silence le temps de la médiation.
L'ancien directeur de division du SECO avait contribué l'automne
dernier à l'élaboration d'un compromis. Celui-ci, d'abord accepté
par les deux parties, a été rejeté fin janvier par l'assemblée des
délégués de la Société suisse des entrepreneurs (SSE).
Vide conventionnel
Ce refus, avant tout imputable à une majorité de patrons
alémaniques, a relancé les tensions avec la mise en oeuvre de
nombreuses actions sur les chantiers courant mars.
Le secteur principal de la construction vit une situation de vide
conventionnel depuis le 1er octobre dernier. Plusieurs mouvements
de grève et manifestations d'envergure ont précédé en octobre la
conclusion du premier compromis sous l'égide de Jean-Luc
Nordmann.
ats/cer
La situation dans les cantons
Six cantons ont déjà conclu des accords entre partenaires sociaux pour pallier le vide conventionnel.
Parmi les six cantons (Genève, Vaud, Fribourg, Jura, Valais et Tessin), on ne trouve pas un seul alémanique.
A Zurich, un accord serait toutefois aussi en vue. Une menace de grève plane pour le 31 mars dans ce canton.
Certains expliquent ce clivage entre régions linguistiques par la force de mobilisation plus importante en Suisse romande. Les menaces de grève ont payé. Du côté patronal, les fractions romandes de la SSE sont moins réactionnaires que de l'autre côté de la Sarine.
La convention nationale doit régler les rapports de travail entre employés et employeurs de plus de 80'000 personnes en Suisse.