CFF Cargo: round de négociation annulé
La réunion prévue samedi à Lucerne entre les grévistes de CFF Cargo à Bellinzone et les CFF a été annulée. La direction a dit ne voir aucune raison de poursuivre les discussions après le rejet de ses propositions vendredi.
La principale condition fixée à la tenue de cette "table ronde"
était que les grévistes de Bellinzone reprennent le travail lundi
prochain, or la grève a été reconduite vendredi. Les CFF
proposaient aussi de maintenir l'entretien des locomotives Ae6/6 et
Re6/6 jusqu'à fin 2012 à Bellinzone. Cela permettrait d'assurer
quelque 60 emplois.
Les grévistes avaient qualifié ces propositions de "honteuses"
lors de leur assemblée de vendredi. L'offre des responsables des
CFF vaut jusqu'à lundi, a toutefois indiqué samedi le porte-parole
des CFF.
Offre insuffisante
Les CFF ont annulé la réunion après l'émission "Arena" de la
télévision alémanique SF, vendredi soir, a précise Peter Moor,
porte-parole du Syndicat du personnel des transports publics
SEV.
Le "non" de l'assemblée des grévistes de Bellinzone n'était
toutefois pas une véritable résolution, explique-t-il. Pour lui, il
s'agissait simplement de signaler, entre deux rondes de
discussions, que l'offre des CFF n'était pas suffisante. Le
personnel des ateliers tessinois se réunit samedi matin à
Bellinzone pour décider de la suite des opérations.
La marge de manoeuvre dans les dicussions préalables aux
négociations avec les grévistes de CFF Cargo est épuisée, affirme
pour sa part Thierry Lalive d'Epinay. Pour le président du conseil
d'administration des CFF, l'offre de la direction est "sur la
table".
Déçus les grévistes vont manifester
De son côté, le comité de grève a indiqué "prendre acte" de
cette décision des CFF et a fait part de sa "déception" après
l'annulation du round de négociations. "Nous aurions souhaité une
intervention directe de Moritz Leuenberger, lequel a précisé qu'il
ne peut devancer le conseil d'administration des CFF", précise le
président du comité.
Les grévistes ont également lancé un appel à une manifestation
populaire de grande envergure dimanche dès 17h. Le cortège partira
des ateliers de Bellinzone et parcourra les rues de la ville. "Nous
attendons une grande participation de la population", a conclu le
leader des grévistes.
Et les discussions doivent se poursuivre, a indiqué une délégation
des grévistes des ateliers Cargo de Bellinzone qui avait tout de
même fait le déplacement de Lucerne. Le secrétaire du SEV a déclaré
qu'ils avaient toujours été ouverts au discussions, même si l'offre
des CFF n'est à ses yeux pas suffisante. "Si de vraies perspectives
d'avenir sont offertes pour le site de Bellinzone, on pourra parler
d'une fin de la grève", a-t-il conclu.
ats/boi/cab
Publié
Solidarité romande
Le collectif "Femmes en colère", né lors du conflit social de la Boillat, se mobilise en faveur des grévistes tessinois de CFF Cargo en organisant samedi une vente de soupe aux pois à Reconvilier (BE).
"Nous connaissons toute l'angoisse et les difficultés que l'on rencontre en période de grève", disent les Femmes en colère pour expliquer leur démarche.
L'usine Swissmetal de Reconvilier a vécu deux grèves, en automne 2004 et au début de l'année 2006. La seconde, d'une durée de 30 jours, avait suscité un élan de solidarité sans précédent dans la région.
Différents syndicats et mouvements de gauche vaudois ont également fait part de leur solidarité avec les grévistes. Selon eux, seul un mouvement national leur permettra d'arriver à leurs fins. Ils appellent à une manifestation vendredi à Lausanne.
Le PS tessinois déçu de M.Leuenberger
Vendredi, dans un communiqué, le Parti socialiste tessinois a fait part de sa déception de l'attitude, qu'il juge "incompréhensible", du conseiller fédéral du
même parti.
Il reproche à Moritz Leuenberger de se réfugier derrière la loi pour ne pas intervenir dans le conflit de CFF Cargo.
Il est vrai que la loi limite les compétences des autorités politiques sur les questions opératives de l'entreprise, écrit le PS du Tessin vendredi soir dans un communiqué. Mais rien n'empêche le Conseil fédéral d'intervenir activement sur une question qui va au-delà du pur aspect de l'entreprise, ajoute le parti qui appelle Moritz Leuenberger à s'engager.