A l'exception du fret, 2007 a été «satisfaisante» pour les CFF,
a indiqué son président sortant, Thierry Lalive d'Epinay mercredi
devant la presse à Zurich, à laquelle une centaine de grévistes des ateliers CFF Cargo de Bellinzone
ont assisté. «Le fait que l'entreprise a été en mesure de financer
seule l'important déficit de CFF Cargo parle en faveur de sa
solidité», a-t-il déclaré.
306 millions de passagers
En transportant 306,7 millions de passagers, la société a
enregistré un nouveau record. Il s'agit d'une hausse de 7,6 %. CFF
Cargo n'a jamais transporté autant de marchandises. Le volume pris
en charge s'est monté à 13,37 milliards de tonnes-kilomètres, soit
8,3 % de plus qu'en 2006.
Malgré ces records, le bénéfice du groupe a fortement baissé. Avec
des recettes totales de 7,674 milliards de francs (+ 5,6 %),
l'ex-régie a dégagé un bénéfice consolidé de 80,4 millions (259,4
millions en 2006). CFF Voyageurs et CFF Immobilier ont contribué à
cette performance en enregistrant respectivement un résultat de 193
millions (- 0,4 %) et 32,6 millions (+ 17,3 %).
Le secteur Infrastructure est en recul. Son bénéfice se monte à
32,2 millions (91,8 en 2006). Les prestations versées par les
pouvoirs publics ont atteint 2,094 milliards de francs en 2007
contre 2,046 milliards l'année précédente.
La demande va encore augmenter
Le directeur des CFF pense que la hausse de la demande se
confirmera durant les prochaines années. C'est pourquoi les CFF
veulent investir plusieurs milliards dans le matériel roulant. Un
appel d'offres pour une série supplémentaire de trains à deux
étages pour la ligne Genève-St-Gall sera lancé cette année, a
indiqué Andreas Meyer.
Les CFF attendent toutefois que le Parlement donne son feu vert au
développement du réseau ferré dans le cadre du ZEB. «En outre, nous
aurons bientôt besoin d'extensions telles que la troisième voie
Lausanne-Genève.»
Les CFF ont employé 27'438 personnes l'année dernière, soit 495 de
moins qu'en 2006. Cette baisse s'explique par un grand nombre de
départs à la retraite anticipée en 2006. Et les CFF peinent à
trouver du personnel hautementqualifié.
Caisse de pensions: urgence
La question de la couverture insuffisante de la caisse de
pensions des CFF n'a toujours pas été réglée. Le directeur des CFF
a appelé la Confédération à enfin apporter sa contribution. En
l'absence de solution, les employés des CFF pourraient voir leur
salaire baisser, a mis en garde Andreas Meyer.
Le conseil de fondation de la caisse de pensions des CFF devrait
prendre dès la fin 2008 de nouvelles mesures d'assainissement,
conformément aux dispositions de la loi. Dans ce cas le personnel
risquerait de devoir verser un dépôt de garantie de 1,5 à 2
milliards de francs sur dix ans. Cela se traduirait par une
réduction de salaire de 4,5 à 6 %, a averti le CEO. Il faudrait en
outre revoir à la baisse le montant prévu des rentes
vieillesse.
ats/cab/sun/tac
Critiques du Syndicat des transports
Après la présentation mercredi du bilan des CFF, le Syndicat du personnel des transports (SEV) a réitéré ses critiques contre les erreurs de management. Il dénonce le manque de transparence sur les «résultats qui ont poussé les CFF à démanteler CFF Cargo».
«Le rapport de gestion des CFF ne livre aucun fait supplémentaire sur la situation de CFF Cargo», écrit le SEV dans son communiqué.
Le démantèlement de cette filiale reste donc «inexpliqué et inapplicable. Il n'est pas basé sur des analyses et ne laisse entrevoir aucune perspective pour le personnel».
Le syndicat s'étonne que malgré la légère baisse du bénéfice dans le trafic voyageurs, la débâcle de CFF Cargo et l'impasse dans la caisse de pensions, le chef des CFF a quand même encaissé le plein montant du bonus.
Salaire: Andreas Meyer s'explique
Mis en cause en raison de ses rémunérations, Andreas Meyer a indiqué qu'il gagnait moins que dans sa fonction précédente à la Deutsche Bahn. Il a justifié pourquoi il a touché 350'000 francs avant son entrée en fonction le 1er janvier 2007.
Durant les six derniers mois de 2006, Andreas Meyer a passé de nombreuses heures à apprendre à connaître son futur employeur et a déjà eu des réunions avec M. Lalive d'Epinay. Jusqu'à fin 2006, le CEO a continué à toucher son salaire de la Deutsche Bahn, a-t-il expliqué.
En ce qui concerne sa maison de Francfort rachetée par les CFF, Andreas Meyer a fait un geste. Si les CFF n'arrivent pas à la revendre au moins au prix d'achat, le CEO compensera de sa poche le manque à gagner.