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La pandémie devrait ralentir les investissements écologiques du secteur aérien

L'aéroport de Genève, quasi à l'arrêt depuis fin mars, vu du ciel
La pandémie pourrait ralentir la transition écologique du secteur aérien / La Matinale / 1 min. / le 21 décembre 2020
Selon l'Association internationale du transport aérien (IATA), le secteur de l'aviation pourrait perdre 90 milliards de francs en raison de la pandémie. Conséquence probable de ces difficultés économiques, les investissements dans les technologies plus écologiques pourraient prendre du retard.

Dans l'immédiat, la priorité pour les compagnies aériennes est de préserver leurs liquidités et de se focaliser uniquement sur les dépenses essentielles. C'est ce que fait par exemple Easyjet Suisse, qui tourne cet hiver à 20% de ses capacités sur l’ensemble du réseau.

La compagnie assure toutefois ne pas vouloir renoncer à ses projets pour devenir plus propre. Si certains chantiers sont repoussés, sa politique de compensation des émissions est maintenue, comme l'explique son directeur général Jean-Marc Thévenaz à la RTS.

"Nous avons repoussé la livraison de 24 appareils qui devraient arriver en 2021 pour les étaler sur les années suivantes, mais nous n'avons annulé aucune commande. Nous voulons renouveler notre flotte et souhaitons avoir les avions les plus propres qui existent. Un avion NEO (nldr: une nouvelle génération d'appareils), c'est 15% d'émissions de CO2 en moins par rapport à l'avion classique. On va vers ces dernières générations qui amènent finalement des améliorations énergétiques importantes."

Les plus petites compagnies également touchées

Si Easyjet a les reins plutôt solides, ce n'est pas le cas de toutes les compagnies aériennes. Pour Saraly Andrade de Sa, économiste de l'environnement à l'Université de Genève, les conséquences de la pandémie devraient être un peu partout les mêmes en ce qui concerne ces investissements.

"Il est possible que cela retarde un petit peu les investissements, même si l'on sait que les prévisions de croissance à long terme dans ce secteur-là sont très importantes et qu'il a bénéficié d'un soutien de la plupart des gouvernements."

Le début de la vaccination qui apparaît imminent aux quatre coins du monde ne devrait par ailleurs pas faire renouer cette industrie avec son rythme de croissance. La pandémie semble en effet avoir instauré de nouvelles habitudes de consommation qui devraient peser sur les voyages d'affaires alors que, de leur côté, les budgets vacances de très nombreux particuliers pourraient se voir amputés par la crise.

Cléa Favre/ther

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