Selon l’Institute for international finance, la dette publique mondiale a augmenté de 8400 milliards de dollars (7448 milliards de francs) au cours de l'année écoulée. Ces nouvelles dettes ont été absorbées en large partie par les banques centrales. Dans les pays développés, ces dernières ont acheté la quasi-totalité de la dette gouvernementale, ont calculé les économistes de JP Morgan Asset Management.
De quoi rappeler combien l'année 2020 a été exceptionnelle aussi pour les banques centrales. Ce n'est pas la première fois qu'elles interviennent massivement: la Réserve fédérale américaine (Fed) a déjà conduit de telles opérations après la crise financière de 2008.
Observateurs inquiets
Mais certains commentateurs jugent que la Banque centrale européenne et la Fed ont créé une situation dangereuse. C'est le cas de l'économiste et éditorialiste bernois Beat Kappeler: "Ce qui est extrêmement préoccupant, à mes yeux, c'est que les politiciens peuvent dorénavant décider de n'importe quelle dépense, elle sera tout de suite financée par les banques centrales", souligne-t-il.
Beat Kappeler estime ainsi que les gouvernements ont maintenant un accès direct à la planche à billets. "Nous arriverons à un point où les banques centrales annuleront les dettes étatiques. D'ailleurs, on en parle déjà, parce qu'elles sont les seules institutions dans le monde qui peuvent allonger leur propre bilan sans rien demander à personne."
Guillaume Meyer/vajo