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La Royal Bank of Scotland se recapitalise

La Royal Bank of Scotland est également ébranlée par les "subprime".
La Royal Bank of Scotland est également ébranlée par les "subprime".
La deuxième banque britannique, Royal Bank of Scotland (RBS), a lancé la plus grosse augmentation de capital de l'histoire du Royaume-Uni suite à l'acquisition coûteuse d'ABN Amro et de lourdes dépréciations liées à la crise du crédit.

RBS a expliqué dans un communiqué qu'elle allait émettre pour 12
milliards de livres (près de 24 milliards de francs) d'actions
nouvelles. Le groupe émettra 11 actions nouvelles pour 18
existantes, au prix unitaire de 200 pence, qui représente un rabais
de 34,9% par rapport à son cours de clôture de lundi.

Les actionnaires sont appelés à approuver l'opération lors d'une
assemblée générale extraordinaire qui se tiendra à la mi-mai. Cette
augmentation de capital a été "entièrement garantie" par les
banques Goldman Sachs, Merrill Lynch et UBS, qui est pourtant sur
le point de se recapitaliser une deuxième fois, a
assuré le groupe bancaire écossais.

Cessions stratégiques

La banque projette également des cessions d'actifs non
stratégiques, dont celle totale ou partielle de ses activités dans
l'assurance, qui devraient lui permettre de regonfler son capital
de 4 milliards de livres supplémentaires (nets d'impôts) d'ici la
fin de l'année.



Le groupe s'est néanmoins voulu rassurant, affirmant que son
activité "restait satisfaisante, avec pour principale exception un
ralentissement dans l'activité marchés de capitaux" de sa division
de banque de financement et d'investissement.

Rassurer les actionnaires

RBS a également précisé que les synergies tirées de
l'intégration d'ABN Amro étaient conformes à ses plans, et qu'une
fois l'augmentation de capital bouclée, elle serait en position de
"tirer profit de ses activités tant en Grande-Bretagne qu'à
l'international", et de "saisir ses opportunités de
croissance".



Le groupe a également l'intention de maintenir le niveau de
distribution de dividende (qui était de 45% des bénéfices l'an
dernier), de quoi aider à calmer ses actionnaires.



afp/cab

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Manque de capitaux

Ces mesures visent à porter à plus de 6%, contre juste 4% actuellement, son niveau de capitaux propres Core Tier One, un critère-clé de capitalisation très surveillé dans le secteur bancaire.

Ce niveau a fondu en raison de l'acquisition en 2007 de la banque néerlandaise ABN Amro pour 71 milliards d'euros (en commun avec les banques belgo-néerlandaise Fortis et espagnole Santander), la plus grosse de l'histoire du secteur bancaire.

De plus, la banque va devoir enregistrer 4,3 milliards de livres (8,6 milliards de francs) de dépréciations d'actifs nettes supplémentaires en 2008, en raison de la crise du crédit et des turbulences sur les marchés financiers.

Elle avait annoncé sur l'an dernier 2,5 milliard de livres de dépréciations liées à la crise des "subprime".

UBS en référence

En comparaison, l'UBS, qui a dû inscrire des dépréciations pour plus de 37 milliards de dollats liées à la crise des "subprime", a déjà procédé à une augmentation de capital de 13 milliards de francs.

Une deuxième recapitalisation de 15 milliards sera soumise aux actionnaires mercredi.

UBS est l'établissement le plus touché par les "subprime", devant les américains Citigroup (21,1 milliards de dollars en 2007) et Merrill Lynch (19,4 milliards).