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Les actionnaires de l'UBS réunis à Bâle

Marcel Ospel assiste à sa dernière assemblée générale.
Marcel Ospel assiste à sa dernière assemblée générale.
Le président sur le départ de l'UBS, Marcel Ospel, a ouvert mercredi à Bâle l'Assemblée générale ordinaire de la banque. Les actionnaires doivent approuver plusieurs nouvelles étapes en vue de surmonter la crise des subprimes, dont la nomination contestée de Peter Kurer à la tête du conseil d'administration.

Peter Kurer, le candidat désigné, ne fait pas l'unanimité. Deux
mois après avoir affronté l'ire des actionnaires en assemblée
générale extraordinaire, les dirigeants de l'UBS n'échapperont pas
à de nouveaux reproches. Les débats peuvent être suivis en
direct sur le blog de tsrinfo.ch
.

Peter Kurer, directeur des affaires juridiques de la banque,
membre du directoire depuis 2002, est appelé à reprendre le mandat
de président lâché le 1er avril par Marcel Ospel au terme de
plusieurs mois de pression. Ses opposants estiment que ce juriste
manque d'expérience dans le domaine bancaire et lui reprochent
d'être issu du sérail.

Successeur controversé

Luqman Arnold, ancien patron de l'UBS en 2001, est monté au
créneau en adressant deux lettres au vice-président du conseil
d'administration Sergio Marchionne, patron de Fiat, qui l'a
finalement rencontré le 16 avril. Il exige que la première banque
de Suisse à chercher un candidat extérieur et à ne nommer Peter
Kurer que temporairement.



L'investisseur britannique, qui détient 1,1% du capital via sa
société Olivant, pourrait présenter une contre-proposition lors de
l'assemblée. Parmi les candidats qu'il juge valables, se trouvent
le patron de la Deutsche Bank Josef Ackermann, Hans-Jörg Rudloff,
président de la banque Barclays Capital et Markus Granziol,
ex-dirigeant de l'UBS. Le fonds de prévoyance Profond soutient
totalement les revendications de Luqman Arnold.



Dans une interview au «Financial Times», Peter Kurer a toutefois
expliqué qu'il n'a pas accepté le mandat pour un intérim. La banque
est faite d'un ensemble de spécialistes et il estime y avoir sa
place. «Il faut me juger sur des actes et non sur des concepts»,
affirme-t-il. L'homme peut compter sur le soutien du fonds
souverain singapourien GIC, qui vient d'injecter 11 milliards de
francs dans la banque via un emprunt convertible.

La dernière séance de Marcel Ospel

Pour le reste, la séance - vraisemblablement dirigée pour la
dernière fois par Marcel Ospel - devrait attirer de nombreux petits
actionnaires mécontents. L'an dernier, l'UBS a inscrit la première
perte de son histoire - dix ans après la fusion avec la SBS - à 4,4
milliards de francs contre un bénéfice de 12,26 milliards en
2006.



L'action nominative de la grande banque a fortement pâti de la
mésaventure américaine. Alors qu'il y a un an elle se négociait à
près de 80 francs, elle a plongé jusqu'à 24,20 francs à la mi-mars,
pour se redresser lentement depuis. Elle s'affiche actuellement aux
alentours de 35-36 francs.



ats/cab

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Nouvelle recapitalisation

La crise des «subprime » américain, qui avait constitué le menu de l'assemblée générale extraordinaire de février, fera encore parler d'elle.

Touchée de plein fouet, l'UBS, qui a déprécié pour plus de 37 milliards de dollars depuis l'automne, doit encore une fois renflouer ses caisses.

La banque demande à ses actionnaires une nouvelle augmentation de capital destinée à lever 15 milliards de francs.

Ce point répond à une requête de Profond. La souscription sera ouverte à tous les actionnaires. Le fonds GIC n'exclut pas une nouvelle injection de capital.

Le PS demande des réformes

Le Parti socialiste (PS) est revenu à la charge mardi dans le dossier de la crise des grandes banques.

Il a exigé des mesures urgentes et fustigé l'inaction des partis bourgeois, muets parce qu'ils sont «massivement subventionnés par les banques».

Le PS a demandé de relever les exigences de fonds propres pour les activités les plus risquées, de séparer les banques d'investissements des autres activités bancaires, de renforcer la surveillance de la Commission fédérale des banques et de réévaluer le rôle de la Banque nationale en tant que gardienne de la stabilité des marchés.

Les socialistes souhaitent aussi augmenter le pouvoir des actionnaires pour qu'ils puissent se prononcer sur les systèmes de rémunération.

Ils suggèrent aussi aux actionnaires de l'UBS et du Credit Suisse de faire usage de leurs compétences pour remanier la composition du conseil d'administration selon d'autres critères.