Jeudi, la référence européenne, le Brent, s'échangeait à 11H50 GMT pour 51,26 dollars, en baisse de 22% comparé au 31 décembre 2019. C'est la pire baisse depuis 2015, même si en 2018 les prix du brut avaient déjà dévissé de 19,8%.
Au début de l'année, les investisseurs s'inquiétaient au contraire des tensions géopolitiques au Moyen-Orient qui menaçaient de perturber la production et faisaient s'envoler les prix.
Après l'assassinat à Bagdad du général iranien Qassem Soleimani dans un raid américain, et des tirs de missiles iraniens en guise de représailles, le Brent avait flambé à 71,75 dollars.
Pandémie et guerre des prix
Mais peu à peu, l'épidémie de Covid-19 en Chine est devenue une pandémie. La baisse jusqu'alors graduelle des cours s'est accélérée le 6 mars, quand un conflit a éclos au sein de l'Opep+, réunissant l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés dont la Russie.
Les deux poids lourds de l'alliance, la Russie et l'Arabie saoudite, respectivement deuxième et troisième producteurs mondiaux, ont mené une brève mais intense guerre des prix qui s'est traduite par une chute en piqué des cours.
Passage au négatif
Le 20 avril, pour la première fois de son histoire, le cours de la référence américaine, le WTI, passe en terrain négatif.
La référence américaine descendra jusqu'à -40,32 dollars, les investisseurs en étant réduits à payer pour se débarrasser de leurs barils, coincés face à l'absence d'acheteurs et une incapacité à en prendre livraison et à les stocker.
Le Brent touche quant à lui son plus bas de l'année deux jours plus tard, à 15,98 dollars le baril, un prix plus vu depuis plus de vingt ans.
Depuis, les prix se sont redressés sans retrouver leur niveau d'avant la pandémie. A partir de début novembre, les annonces successives sur des vaccins contre le Covid-19 ont poussé les investisseurs à acheter du pétrole, misant sur une reprise de la demande à venir.
afp/cab