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UBS: 5500 postes de travail menacés

Les actionnaires avaient accepté la recapitalisation en avril.
Les actionnaires de l'UBS face aux déboires de la banque.
Essuyant comme attendu une perte abyssale de 11,535 milliards de francs au premier trimestre, l'UBS va réduire son effectif. D'ici mi-2009, la banque compte biffer près de 5500 emplois, dont 1500 en Suisse, sur un total de 83'800.

Cette coupe interviendra pour l'essentiel par le biais de
licenciements, a annoncé mardi l'UBS. Les autres unités d'affaires
du groupe seront également touchées, et même si les suppressions
d'emplois se feront par le jeu des fluctuations naturelles et en
pourvoyant les postes vacants à l'interne, des licenciements sont
aussi prévus.

Après avoir déjà réduit son effectif dans la banque
d'investissement de 1500 postes l'an passé, l'UBS va couper dans
l'immédiat 2600 emplois supplémentaires dans cette unité aux Etats
Unis et en Grande-Bretagne, a précisé Marcel Rohner lors d'une
conférence téléphonique. Cette partie de la restructuration se fera
essentiellement par le biais de licenciements. A fin décembre 2008,
la banque d'investissement devrait encore compter 19'000
collaborateurs.



Par ailleurs, le groupe a conclu un accord préliminaire avec le
fonds d'investissement américain Blackrock pour la cession de 15
milliards de dollars d'actifs adossés à des crédits
hypothécaires.

Autres secteurs touchés

Dans les autres activités, UBS entend réduire la voilure de 2900
salariés d'ici mi-2009, pour autant que les conditions de marché ne
changent pas. La majeure partie de cette autre partie de la
restructuration interviendra par le biais des fluctuations
naturelles, le taux de rotation du personnel atteignant
actuellement 9%, a ajouté Marcel Rohner.



«Chaque année, nous perdons normalement entre 2500 à 3000
employés», a-t-il souligné. Mais là-aussi, des licenciements ne
pourront être évités. L'an passé, le premier gestionnaire de
fortune du monde a engagé quelque 6000 nouveaux collaborateurs.
Malgré les nouvelles coupes annoncées mardi, le groupe continuera
ses engagements, soit entre 1000 et 2000 cette année, a poursuivi
Marcel Rohner.

Argent frais dans la gestion de fortune

La première banque suisse a enregistré un afflux net d'argent
frais de 5,6 milliards dans les deux activités de gestion de
fortune; elle a par contre accusé un reflux de 1,9 milliard dans
les activités de Business Banking Switzerland et un reflux de 16,5
milliards au niveau mondial dans le Global Asset Management.



La perte nette du groupe, qui correspond au montant de quelque 12
milliards de francs dévoilé le 1er avril dernier, reflète
principalement les chiffres rouges vifs de la banque
d'investissement à hauteur de 18,228 milliards. L'an passé à
pareille époque, l'UBS avait dégagé un bénéfice net de 3,031
milliards de francs.



Trente minutes après l'ouverture de la Bourse suisse mardi matin,
le titre reculait de 2,5% à environ 36 francs. Le marché était
aussi dans le rouge, mais beaucoup moins fortement et surtout sous
l'impact des valeurs financières en difficulté. L'indice SMI
perdait 0,21%.

Exposition réduite

Conformément aux attentes, l'activité revenu fixe, changes et
matières premières (FICC) de la banque d'investissement a encore
souffert des pertes réalisées sur le marché hypothécaire américain
et des positions de crédit structuré. L'UBS n'en n'a pas moins
réduit de manière significative son exposition depuis le 3e
trimestre 2007, a relevé Marcel Rohner.



A fin mars, les positions nettes liées à des hypothèques à risques
«subprime» se montaient à 15,6 milliards de dollars, contre 27,6
milliards trois mois auparavant. Celles adossées à des hypothèques
Alt-A ont reculé de 36,7 à 17,1 milliards de dollars. Par ailleurs,
Marcel Rohner a confirmé la signature d'un accord avec le
gestionnaire d'actifs institutionnels BlackRock. L'UBS lui cédera
des engagements liés à des hypothèques pour 15 milliards de
dollars.



ats/afp/bri

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Les employés de banque réagissent

Suite à l'annonce des suppressions d'emplois à l'UBS, dont quelque 1500 postes en Suisse, l'Association suisse des employés de banque (ASEB) demande un vaste plan social pour les collaborateurs concernés.

L'ASEB souhaite démarrer des négociations au plus vite, a-t-elle réagi mardi matin. Elle «apprend avec étonnement que les employés de la banque en Suisse doivent subir les conséquences de fautes commises sur un autre continent», lit-on dans le communiqué.

Dans le creux de la vague

Les analystes de la banque Wegelin se disent rassurés par l'absence de nouvelle dépréciation, mais se demandent "si cela va durer".

"Les perspectives ne semblent pas du tout roses" pour UBS, poursuit Wegelin dans sa note. "Le plus dur semble peut-être passé (mais) il manque les impulsions positives" qui pourraient durablement rassurer les marchés, estiment ses analystes.

Certains spécialistes ont également jugé insuffisantes les mesures de reduction des coûts, se basant sur le fait que des concurrents de l'UBS ont réduit leur effectif de 10%.

UBS s'attend à ce que "les conditions dans le secteur financier demeurent difficiles", renforcées par un climat économique "défavorable" au niveau mondial, d'une création de richesse ralentie et d'une moindre activité de négoce sur le marché des capitaux.

Le groupe s'attend cependant à redevenir bénéficiaire rapidement, a affirmé son directeur général Marcel Rohner, lors d'une conférence de presse téléphonique. UBS "va surmonter les difficultés dans les prochains trimestres", a-t-il souligné, refusant néanmoins d'indiquer quand le groupe retournera dans le vert.