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Microsoft renonce à racheter Yahoo!

Yahoo! revient à la table des négociations face à Microsoft.
Coup d'arrêt quasi définitif pour le feuilleton Microsoft-Yahoo!
Faute d'accord sur le prix, le géant américain des logiciels Microsoft a annoncé samedi qu'il retirait son offre d'achat de 46 milliards du groupe internet Yahoo! Une décision qui intervient après 3 mois de vains efforts.

Par le rachat du numéro deux de la publicité sur internet,
Microsoft entendait devenir d'emblée un concurrent crédible de
Google, leader mondial de ce secteur en plein essor. Si elle
s'était réalisée, cette fusion aurait été la plus grande jamais
réalisée par deux groupes de technologie informatique.

Demandes "pas raisonnables"

"Malgré tous nos efforts, et bien que nous ayons relevé notre
offre d'environ 5 milliards de dollars, Yahoo! n'a pas avancé pour
accepter notre offre", a déclaré le PDG de Microsoft Steve
Ballmer.



Microsoft précise qu'il avait relevé son offre à 33 dollars par
action - soit 46,2 milliards au total - mais que Yahoo!
réclamait 37 dollars par action, soit encore 5 milliards de
plus.



"Les sommes demandées par Yahoo! ne sont pas raisonnables pour
nous, et il est dans le meilleur intérêt des actionnaires et des
salariés de Microsoft que nous retirions notre offre", ajoute-t-il.
Microsoft affirme que Yahoo! aurait accéléré sa stratégie mais le
géant des logiciels affirme qu'il peut avancer sans lui, et fait
allusion à "des alliances stratégiques avec d'autres
partenaires".

Offre "sous-évaluée"

De son côté les dirigeants de Yahoo! ont réaffirmé que l'offre
de Microsoft "sous-évaluait" leur groupe et se sont réjouis que "la
distraction de l'offre non-sollicitée de Microsoft soit derrière
nous".



Microsoft avait offert le 1er février de racheter Yahoo! pour 31
dollars par action, soit 44,6 milliards de dollars, payables en
cash et en actions Microsoft. Le projet avait laissé les marchés
sceptiques, en raison de difficultés de Yahoo! qui ne cesse de
perdre du terrain face à Google.



Les dirigeants de Yahoo! ont refusé obstinément, jugeant le prix
trop bas. Agacé, Microsoft a martelé qu'il ne paierait pas plus. Le
ton est monté entre les deux groupes, Microsoft fixant même en
avril un ultimatum à Yahoo! pour accepter dans les trois semaines,
en vain.

Pas d'OPA hostile

Pour autant l'affaire n'est pas définitivement close: Microsoft
pourrait revenir à la charge plus tard dans l'année si Yahoo
n'arrive pas à rebondir après plus de deux ans de léthargie
financière.



Toutefois, dans une lettre ouverte au PDG de Yahoo! Jerry Yang,
Steve Ballmer explique aussi que Microsoft a renoncé à tenter
une manoeuvre hostile (OPA) où il se serait adressé directement aux
actionnaires de Yahoo!, à cause d'un projet d'alliance entre Yahoo!
et son rival Google.



agences/boi

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La lutte des géants

Google, Yahoo! et Microsoft se disputent le marché de la publicité en ligne, qui dépasse aujourd'hui 40 milliards de dollars et devrait doubler d'ici 2010.

Créé en 1998, Google capte plus de 30% de ce marché, Yahoo!, né en 1994, environ 14% et Microsoft, le plus âgé avec une création en 1975, environ 6%.

Au niveau de la recherche sur internet, Google est nettement no1 62,4% du marché), suivi de Yahoo! (12,8%) et Live Search de Microsoft (2,9%). Le Chinois Baidu (5,2%) s'intercale au troisième rang grâce à la force de son marché intérieur mais n'a pas de présence internationale.

Le chiffre d'affaires de Microsoft est de 57,9 milliards de dollars, contre 16,6 milliards à Google et 6,97 à Yahoo!.

Au niveau du bénéfice, le trio de tête est le même avec respectivement 16,96 milliards, 4,2 milliards et 660 millions.

C'est Microsoft qui employait le plus de personnel (79'000) devant Google (19'156) et Yahoo! (14'300).

L'action pourrait chuter

Le cours de l'action Yahoo avait clôturé en hausse de 7% vendredi à 28,67 dollars dans l'espoir d'un rapprochement entre les deux géants.

Laura Martin, analyste chez Soleil Securities, a jugé que Yahoo demandait un prix trop élevé et prédit que son titre chuterait lundi à sa reprise de cotation sur le Nasdaq.