Modifié

Les entreprises "zombies" dans le collimateur de la BNS

Un magasin en faillite à Lausanne. [Keystone - Laurent Gillieron]
Les entreprises "zombies" dans le collimateur de la BNS / La Matinale / 1 min. / le 12 janvier 2021
La Banque nationale suisse (BNS) s'est penchée sur les "zombies", ces commerces surendettés et très peu profitables, déjà avant la crise. Ceux-ci ont-ils eu recours aux crédits Covid-19 cautionnés par la Confédération plus que d'autres? L'Etat a-t-il soutenu des entreprises vouées de toute façon à disparaître?

Les économistes de la BNS assurent ne pas avoir la preuve que ces zombies aient été particulièrement friands de crédits cautionnés. Constat rassurant, qui rejoint celui d'autres parties prenantes, telles que les banques ou les organismes de cautionnement.

Parmi les bénéficiaires de crédits Covid, les zombies potentiels représentent moins d'une entreprise sur cent, estime Patrick Schefer, directeur de la Fondation d'aide aux entreprises, à Genève: "Il y a évidemment un certain nombre d'entreprises zombies – ou types zombies – qui en auront bénéficié. Maintenant, je pense que c'était assumé et ça a été un choix, puisque la volonté était d'avoir un traitement très simple, permettant une mise en œuvre rapide, peu bureaucratique, et qui s'adressait à toutes les entreprises, sans exception".

Les zombies se rencontrent dans tous les secteurs, à commencer par les plus fragiles, comme la restauration.

Les prêts restrictifs des banques

Pour Paul Dembinski, professeur d'économie à l'Université de Fribourg, ces entreprises sont a priori relativement peu présentes en Suisse. En cause, des pratiques de prêts restrictives, de la part des banques, jusqu'à la crise.

Mais attention, avertit le spécialiste: on en sait peu sur la situation des micro-entreprises et des indépendants: "Pour les toutes petites entreprises, la distinction entre la partie entreprise et la partie privée est parfois beaucoup moins claire. Des études indiquent qu'il y a des prêts à la consommation qui ont été utilisés pour renflouer une activité indépendante, ou de micro-entreprise. Ces entreprises-là n'ont pas été couvertes ou, en tout cas, ont été moins couvertes par les statistiques que publie la BNS aujourd'hui".

L'un dans l'autre, Paul Dembinski ne s'attend pas à une explosion des faillites d'entreprises cette année. En revanche, il n'exclut pas des faillites personnelles parmi les indépendants.

Guillaume Meyer/sjaq

Publié Modifié