L'annonce de ce partenariat de Yahoo! survient donc quelques
heures après celle de la rupture de ses pourparlers avec
Microsoft.
Rupture "catégorique"
Le géant de Redmond a informé Yahoo "de manière catégorique"
qu'il n'avait aucun intérêt à relever son offre, dont la dernière
version proposait 47,5 milliards de dollars, ou 33 dollars par
action, selon un communiqué de Yahoo!.
Ce dernier souhaitait obtenir 37 dollars par action. L'offre
d'origine de Microsoft, qui remontait au 31 janvier dernier,
s'élevait à 44,6 milliards de dollars, soit 31 dollars par
action.
Yahoo! mise sur Google
Yahoo! a par la suite annoncé avoir noué un partenariat
publicitaire avec le leader de la recherche en ligne Google, dans
l'espoir de stimuler ses profits. Le fournisseur d'accès Internet a
annoncé la nouvelle jeudi soir après une chute brutale de 10% de la
valeur de son action. L'accord entre les deux leaders mondiaux de
la publicité en ligne prévoit que Google pourra placer des
publicités à côté des recherches menées par les internautes sur le
moteur de recherche de Yahoo!.
Yahoo! compte désormais sur Google pour apaiser la colère de ses
actionnaires, au premier rang desquels l'investisseur Carl Icahn,
qui a promis de sanctionner le directoire pour la manière dont il a
mené les négociations avec Microsoft.
Examen des autorités
En utilisant la technologie publicitaire supérieure de Google,
Yahoo! croit pouvoir porter sa marge brute d'autofinancement
annuelle de 250 millions de dollars à 450 millions de dollars dès
la première année de l'accord. Le partenariat, prévu pour quatre
ans, pourrait durer dix ans s'il ne se heurte pas à la législation
anti-trust.
Il pourrait poser des problèmes de concurrence: à eux deux, Google
et Yahoo! encaissent plus de 50% des recettes mondiales de la
publicité en ligne, un marché de 40 milliards de dollars en 2007,
qui devrait monter à 75 milliards en 2010. Notamment, ils
contrôlent ensemble 75% des recherches sur internet et des recettes
publicitaires qui en découlent.
Les deux groupes attendront jusqu'à trois mois et demi avant de
démarrer ce partenariat, afin de laisser le temps aux autorités
américaines de l'examiner.
agences/cer
Accords et désaccords depuis février
Yahoo! a expliqué jeudi soir que Microsoft ne voulait définitivement plus le racheter, même au prix qu'il lui avait offert en avril (47 milliards), mais que de son côté Yahoo! avait refusé l'offre de Microsoft de racheter uniquement son moteur de recherche, activité qui génère une partie de ses recettes publicitaires.
"Cette transaction ne serait pas cohérente avec les objectifs du groupe et le priverait d'un moteur de recherche indépendant, crucial", a commenté Yahoo!.
De son côté, Microsoft a souligné jeudi soir que son "offre alternative" (le rachat partiel de Yahoo!) restait valable.
Le n°1 mondial des logiciels avait proposé le 1er février de racheter Yahoo! pour 44 milliards de dollars puis relevé son offre à 47 milliards, mais Yahoo! avait refusé, jugeant l'offre trop basse.
En rachetant Yahoo!, Microsoft, qui ne capte que 3% des recherches sur internet et 7% des publicités en ligne, voulait rattraper le leader mondial de la publicité en ligne Google.
Cherchant d'autres pistes pour se renforcer, Yahoo! a testé dès le printemps un partenariat dans la publicité avec Google, qui avait montré que les recettes de Yahoo! s'en trouvaient accrues.
Les dirigeants de Yahoo! étaient sous la pression de leurs actionnaires pour prendre une initiative compensant l'échec d'un accord avec Microsoft.