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La Bourse suisse bientôt reconnue par Londres comme équivalente
Le Royaume-Uni est à peine sorti du marché européen qu'il rompt déjà avec la politique de l'UE. Londres s'apprête en effet à reconnaître la Bourse de Zurich comme équivalente. Un privilège dont elle est privée au niveau européen depuis 2019.
Ce développement est loin d'être anodin à plusieurs niveaux. D'un point de vue économique, tout d'abord, puisque Londres demeure la place boursière de référence du Vieux Continent.
Pour la Suisse, cette promesse de reconnaissance boursière est une bonne nouvelle. Selon le Financial Times, le Conseil fédéral entend rapidement rendre la pareille au Royaume-Uni et reconnaître à son tour les bourses britanniques, d'ici le mois prochain.
La Bourse suisse...perdante
Mais au final, c'est surtout Londres qui fait une bonne affaire, selon Fabien Bruegger, responsable du négoce des actions à la BCV.
"Quand il y avait eu la perte d'équivalence européenne de la Bourse suisse, tout le trading est retourné en Suisse. Là, ce que ce changement va simplement permettre, très concrètement, c’est qu'on pourra de nouveau lister les titres et pratiquer des échanges à Londres. Et effectivement, on pourrait dire que le premier perdant, c’est la Bourse suisse qui va voir son volume d’échanges diminuer, et donc ses revenus diminuer", explique-t-il.
Une perte que Fabien Bruegger relativise, estimant que c'est le prix du retour à une certaine normalité.
Petit goût de revanche, mais...
En 2019, la décision de Bruxelles de mettre fin à l'équivalence boursière avait été vécue comme une punition injuste à Berne. Pour la Suisse officielle, l'accord avec le Royaume-Uni a donc un petit goût de revanche.
Avocat d'affaires suisse établi à Bruxelles, Jean Russotto doute pour sa part que ce soit un bon calcul au niveau politique.
"Ce que l'Union européenne va retenir de tout ça, c'est que la Suisse prend ses distances et s'allie avec le Royaume-Uni, qui a causé tellement de difficultés à l'UE. Cette nouvelle alliance va crisper les négociateurs européens", pense cet observateur.
De quoi compliquer les discussions à venir, déjà mal emmanchées, sur le sort de l'accord-cadre institutionnel entre la Suisse et l'UE.
>> Relire aussi : L'Union européenne n'accorde pas l'équivalence boursière à la Suisse
Guillaume Meyer/jfe
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