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Banques suisses: pertes de 4,3 milliards en 07

Le Credit Suisse et l'UBS sont dans le collimateur de la BNS.
Le Credit Suisse et l'UBS sont dans le collimateur de la BNS.
La Banque nationale suisse (BNS), qui a opté une nouvelle fois jeudi pour le statu quo monétaire, estime que les banques doivent devenir plus résistantes aux crises financières. Ces dernières ont subi de lourdes pertes l'année dernière.

La perte totale des établissements qui ont terminé l'exercice
écoulé dans les chiffres négatifs, soit dix sur 330 répertoriés, a
explosé en 2007.

Le montant des pertes cumulées a atteint 4,3 milliards de
francs, contre 47,4 millions en 2006, a indiqué la Banque nationale
suisse dans son rapport sur les banques suisses en 2007 publié
jeudi.

UBS et Crédit Suisse

L'exposition de l'UBS et du Credit Suisse à la crise du
«subprime» américain a pénalisé la performance du secteur bancaire
helvétique en 2007. En particulier, les déboires de la première ont
fait bondir la perte cumulée des banques évoluant dans le
rouge.



L'UBS est la cause majeure du plongeon, elle qui a inscrit sa
première perte en dix ans d'histoire à -4,4 milliards de francs. La
faute à des amortissements géants, suite à son exposition à la
crise du crédit immobilier à risque («subprime»). En 2006, le
numéro un suisse du secteur avait dégagé un bénéfice net de 12,3
milliards.



Affecté aussi par les problèmes aux Etats-Unis mais dans une
moindre mesure, son dauphin le Credit Suisse a quant à lui pesé sur
l'ampleur des bénéfices cumulés de l'exercice écoulé. Les 320
banques ayant bouclé l'année 2007 dans le noir ont enregistré un
recul de leurs bénéfices de 30%, à 14,1 milliards de francs. Le
Credit Suisse à lui seul a vu son bénéfice net fondre de 11,3
milliards en 2006 à 7,8 milliards l'an dernier.

Emplois en hausse

Si le tableau est mitigé au niveau des comptes de résultats, il
apparaît plus favorable à la lecture de la situation de l'emploi.
Les effectifs du secteur ont ainsi augmenté d'une année sur l'autre
de 6,5% pour atteindre 136'201 postes en équivalents plein temps
(pour la Suisse et les succursales à l'étranger).



La progression en termes absolus s'élève à 8280 postes, dont 4576
en Suisse, selon la BNS. Dans le détail, l'UBS et le Credit Suisse
concentrent à elles seules la moitié des emplois.



A fin 2007, les banques cantonales occupaient plus de 16'700
postes (en équivalents plein temps), les banques Raiffeisen plus de
7200, les banques privées plus de 4300 et les banques régionales
près de 3900.



ats/sbo

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Statu quo monétaire

La Banque nationale suisse opte une nouvelle fois pour le statu quo monétaire.

Elle laisse inchangée à 2,25% 3,25% la marge de fluctuation de son taux de référence, le Libor à trois mois.

La BNS maintient aussi sa prévision de croissance: elle table toujours sur une hausse du produit intérieur brut helvétique comprise entre 1,5% et 2% cette année. L'an dernier, la croissance avait atteint 3,1%.

Par contre, la BNS revoit à la hausse sa prévision en matière d'inflation: elle prévoit désormais un renchérissement de 2,7% cette année et de 1,7% l'an prochain. Elle attendait initialement 2% en 2008 et 1,4% en 2009.

Renforcer les marchés financiers

La Banque nationale suisse veut accroître la solidité du secteur.

Elle exige que les banques renforcent leurs capacités en termes de liquidités et de capitaux et veut instaurer un ratio minimum entre fonds propres et somme du bilan.

La remarque vaut tout particulièrement pour les grandes banques, UBS et Credit Suisse.

Globalement, l'institut d'émission monétaire réclame davantage de transparence.

La BNS entend, de concert avec la Commission fédérale des banques, accroître la surveillance des banques.

Les deux institutions ont besoin de données détaillées sur les risques, comme par exemple sur les marchés et les pays, dans lesquels ils sont fortement engagés.