Au niveau manque à gagner, une
exploitation produit en moyenne 120'000 kilos de lait par an. Elle
perd donc 230 francs par jour en faisant la grève, selon des
données fournies par Uniterre.
Négociation stoppée
Dans le canton de Neuchâtel, sur 70 producteurs livrant à une
centrale, seuls deux s'exécutent encore dimanche, a déclaré à l'ATS
Jacques Barras, président de la commission lait d'Uniterre. A
Fribourg également, le refus de livrer s'étend.
Pour éviter de devoir détruire purement et simplement le produit,
Uniterre incite tous les consommateurs à se rendre dans les fermes
qui participent à la grève afin d'y chercher du lait.
La situation n'est toujours pas résolue en Europe et en Suisse, où
la négociation n'a pas repris. A cela s'ajoute une hausse des coûts
de production. Uniterre veut un prix juste pour le lait, soit un
franc par litre.
agences/gt
Presque pas de gaspillage
Certains paysans ont trouvé des manières originales d'utiliser le lait qu'ils ne vendent plus.
A Lausanne, les 7 familles d'agriculteurs de la ville qui participent au mouvement de grève ont fourni vendredi 200 litres à des cuisines scolaires et à des centres de vie enfantine. Près de 400 litres ont par ailleurs été offerts à la Centrale d'alimentation de la région lausannoise.
Enfin, le reste de la production des quelque 500 vaches «municipales» sera transformé en énergie verte après avoir fermenté dans l'installation de biogaz des Saugealles, qui chauffe une ferme et produit de l'électricité pour une centaine de ménages.
A Horgen (ZH), un agriculteur gréviste a décidé d'offrir des bains de lait à la population. Jeudi, il a installé des baignoires dans son verger et les a remplies avec le produit de ses traites. Plusieurs enfants ont notamment profité de l'aubaine.
Tout autre scénario dans le canton de Lucerne, où trois grévistes de Rathausen ont déversé jeudi leur production dans la Reuss. Un pêcheur a porté plainte pour pollution de l'eau.