En France, la Société Générale vient d'instaurer un droit au télétravail de deux jours par semaine pour ses salariés. La réflexion est également menée en Allemagne, où le ministre du travail a proposé un quota annuel de 24 jours de travail à la maison. Et en Suisse également, le télétravail a ses partisans.
Pour les salariés d'une entreprise réfractaire au travail à domicile, le risque est grand en effet de devoir obligatoirement reprendre le chemin du bureau chaque jour, une fois la pandémie terminée.
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Aux yeux de Léonore Porchet, conseillère nationale (Les Verts/VD) et vice-présidente de Travail.Suisse, instaurer un droit au télétravail serait bénéfique, aussi pour clarifier les règles du jeu.
Légiférer sur le cadre de travail
"Si on introduit un droit au télétravail, il faudra légiférer assurément sur les questions notamment de qui paie quoi, et du droit à la déconnexion", fait-elle valoir. "Il va aussi falloir réfléchir sur sa mise en oeuvre. La proposition d'un quota de jours est intéressante en ce qu'elle donne la possibilité à l'employé de faire valoir ce droit face à son employeur."
Selon la parlementaire, cette discussion devra avoir lieu quand la crise aura pris fin.
Situations particulières
Mais un tel droit est loin de séduire tout le monde. Blaise Matthey notamment, directeur général de la Fédération des entreprises romandes, le juge trop contraignant.
"Cela veut dire qu'on ne tient pas compte des situations particulières des entreprises: il y a des secteurs où l'on peut faire du télétravail, et d'autres où cela n'est pas possible", souligne le responsable, qui pointe également, dans certaines entreprises, une baisse de productivité liée à la difficulté à travailler avec les équipes.
Blaise Matthey estime qu'employeurs et salariés doivent trouver eux-mêmes le chemin qui leur convient, en gardant une certaine flexibilité. En revanche, il n'est pas opposé à ce que l'on légifère sur le télétravail, notamment pour clarifier la question des frais professionnels.
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Cléa Favre/kkub