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Prix du lait: accord trouvé, grève terminée

La fin des contingents laitiers, le 1er mai, arrive à grands pas.
L'accord trouvé devrait mettre fin à la grève du lait.
Les producteurs de lait et les principales centrales de transformation sont parvenues à un accord dans la nuit de lundi à mardi. Le prix payé au producteur augmentera de six centimes par litre dès juillet. Uniterre cesse également la grève.

Après sept jours de grève, les paysans alémaniques ont mis fin à
leur action, a indiqué mardi Big-M (Bäuerlichen Interessengruppe im
Marktkampf), l'association à l'origine du mouvement.

Les conditions d'Uniterre

Côté romand, Uniterre a également levé mardi soir son mot
d'ordre de grève. Les membres du syndicat réunis à Vouvry (VS) ont
pris cette décision à l'unanimité. Elle est toutefois assortie de
deux conditions, a indiqué à l'ATS la secrétaire syndicale
Valentina Hemmeler. Premièrement, la Fédération suisse des
producteurs de lait (PSL) devra relayer la revendication d'un franc
par litre de lait lors de toute communication ultérieure. Deuxième
condition: que des représentants d'Uniterre soient présents lors de
futures négociations.



Big-M et Uniterre demandaient que le prix du lait, actuellement
légèrement supérieur à 70 centimes par litre, couvre à terme les
coûts de productions, qu'ils estiment à un franc par litre.
Concernant l'issue des négociations entre la PSL et les
distributeurs, Valentina Hemmeler relève qu'il aurait fallu plus,
«mais on est désormais beaucoup mieux organisés et prêts à repartir
si nécessaire». Le mouvement continue en Europe, les Italiens
seront en grève dès jeudi, a-t-elle ajouté (lire ci-contre).

Big-M et Uniterre demandaient que le prix du lait, actuellement
légèrement supérieur à 70 centimes par litre, couvre à terme les
coûts de productions, qu'ils estiment à un franc par litre.
Concernant l'issue des négociations entre la PSL et les
distributeurs, Valentina Hemmeler relève qu'il aurait fallu plus,
«mais on est désormais beaucoup mieux organisés et prêts à repartir
si nécessaire». Le mouvement continue en Europe, les Italiens
seront en grève dès jeudi, a-t-elle ajouté (lire ci-contre).

Coop et Migros réagissent

«En aucun cas nous n'irons au-delà de ce qui a été accordé aux
producteurs», a renchéri le président du conseil d'administration
de Migros Claude Hauser au "19:30" de la TSR . Même si, selon lui, cette hausse a été
«obtenue dans des conditions très critiquables». Migros, qui a pris
part aux négociations par l'intermédiaire de sa filiale Elsa,
indique ne pas comprendre les exigences «exagérées» des producteurs
de lait.



Les paysans ont mis en danger la distribution de lait, c'est
pourquoi Migros s'est pliée à leur «diktat», ajoute-t-elle. A
l'inverse, Coop salue le compromis et se réjouit que les
partenaires aient trouvé une issue favorable. Coop répercutera
également la hausse sur sa clientèle, mais n'a pas encore établi la
liste précise des produits qui augmenteront. L'entreprise assure
elle aussi qu'elle n'en profitera pas pour accroître ses
marges.



Les distributeurs, eux, n'ont pas tardé à réagir à l'augmentation
du prix du lait. Tant Migros que Coop vont répercuter la hausse sur
leur clientèle. Chez Migros, l'augmentation pourra atteindre 8 %
pour certains produits laitiers, mais ne sera pas linéaire. «Nous
n'allons pas en profiter pour accroître nos marges», a assuré le
porte-parole Urs Peter Naef.

"Bon compromis"

La Fédération romande des consommateurs (FRC) sera attentive aux
hausses de prix des produits laitiers dans les rayons, a-t-elle
indiqué mardi. Elle demande aux intermédiaires de se limiter
«strictement» aux 6 centimes par litre prévus par l'accord entre
producteurs et transformateurs.



L'accord conclu vers 02h30 mardi entre la PSL, Emmi, Hochdorf
Swissmilk, Cremo et Elsa est un «bon compromis», qui ouvre des
perspectives à moyen terme, ont estimé les partenaires dans un
communiqué . D'ici au 1er janvier
2009, les parties négocieront un système de prix conseillé valable
pour toute la branche, a ajouté Paul-Albert Nobs, directeur de
Cremo. L'augmentation de six centimes par litre est «raisonnable
par rapport à l'évolution du marché», a pour sa part souligné
Albert Rösti, directeur de la PSL.



ats/jab/sun

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Une mobilisation qui avait pris de l'ampleur

Dans un ultimatum qui expirait dimanche soir, la PSL avait menacé de se «solidariser» avec les grévistes si les quatre grandes centrales de transformation n'accordaient pas de hausse substantielle. Ces derniers jours, la grève avait pris de l'ampleur en Suisse.

Lundi, elle avait mobilisé près de 10'000 des quelque 27'000 producteurs du pays, principalement dans les cantons de Zurich, d'Argovie, de Zoug, de Lucerne et en Suisse romande, selon Big-M.

La grève se poursuit en Allemagne

Contrairement à la situation qui prévaut en Suisse, la crise sur le prix du lait s'est amplifiée mardi en Allemagne où les producteurs ont durci leur mouvement en bloquant les livraisons, au grand dam de l'industrie laitière qui menace de saisir la justice.

"Si les blocus des laiteries se poursuivent, cela pourrait devenir juste" pour l'approvisionnement des rayons des supermarchés, a averti un responsable à la fédération de l'industrie laitière (MIV), Matthias Brandl, à la télévision publique ZDF.

Il a reproché aux producteurs de créer une "situation très précaire" avec des méthodes "très militantes". Selon lui, les centrales laitières sont "prises en sandwich" entre les producteurs et la distribution.

L'industrie laitière allemande a menacé mardi de recourir à la justice pour faire cesser les blocus des laiteries par les producteurs de lait en grève depuis une semaine pour protester contre des prix qu'ils jugent trop bas.

Par ailleurs, une partie des producteurs de lait tchèques ont annoncé mardi qu'ils allaient réduire de 10% à partir de vendredi leurs livraisons aux laiteries industrielles locales, par solidarité avec leurs collègues allemands.

Quant à l'Italie, elle annonce également un mouvement de grève dès mercredi.