Des menaces de grève planent le Gruyère AOC
Les producteurs de lait destiné au Gruyère AOC ont décidé mercredi du principe d'une grève du lait. S'ils n'obtiennent pas une augmentation du prix du lait le 16 septembre prochain, ils n'en livreront plus.
Réunis en assemblée à Rueyres Trefayes (FR) à l'invitation du
syndicat Uniterre, quelque 200 producteurs sur les 2000 que compte
la filière, ont décidé à une large majorité de donner un signe fort
aux membres de l'Interprofession du Gruyère AOC. Ces derniers se
réunissent le 16 septembre pour décider d'une éventuelle
augmentation du prix du lait de fromagerie.
Une petite minorité aurait voulu délivrer un message plus
percutant et lancer une grève d'avertissement deux jours avant la
séance de l'Interprofession. Venus en renfort, quelques producteurs
de lait industriel les ont incités à être plus revendicatifs: la
grève nous a réussis, ont-ils argumenté.
"Montrer les dents, mais ne pas mordre"
Président de la commission lait d'Uniterre, Jacques Barras est
satisfait des résultats de l'assemblée. Il avait proposé trois
options à ses confrères: une décision ferme de grève, le principe
d'une grève dont la date sera décidée après le 16 septembre au cas
où ils n'obtiendraient pas satisfaction et enfin le boycott des
réunions de l'Interprofession, mesure la plus lourde car elle
reviendrait à bloquer le système.
Les producteurs ont choisi de montrer les dents, mais de ne pas
mordre, pour le moment. De l'avis de Jacques Barras, les
partenaires de l'Interprofession réfléchiront à deux fois et ne
sous-estimeront pas le message. La grève ne se décide jamais à la
légère: «Mais lorsqu'on parle normalement, ces gens ne comprennent
pas.»
ats/ps
Publié
Hausse de 10 centimes demandée
Suite à la grève du lait du 29 mai au 3 juin, la majeure partie des producteurs de lait destiné à l'industrie ont obtenu une augmentation du prix du lait, qui est maintenant de 76 centimes le litre.
Les producteurs de lait destiné au Gruyère reçoivent actuellement 82 centimes. Ils visent le litre à 1 franc, mais sont «réalistes»: ils demandent 10 centimes d'augmentation. Certains pourraient même se contenter de 6 centimes, soit la même augmentation que la filière industrielle, selon plusieurs producteurs présents à Rueyres.
Les prix des deux filières ont tendance à se rapprocher, ce qui n'est pas favorable à la qualité du lait de fromagerie dont le coût est plus élevé.
Idéalement, il devrait y avoir une différence d'au moins 12 à 15 centimes entre les deux, explique André Müller, de la commission lait d'Uniterre.