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Conjoncture: semaine difficile pour la Suisse

Tous les indicateurs ont été révisés à la baisse, indique le KOF.
Faible croissance, inflation et prévisions revues à la baisse.
La semaine écoulée a permis de mesurer concrètement l'impact du ralentissement conjoncturel en Suisse. Le produit intérieur brut a stagné au 1er trimestre et l'OCDE a revu à la baisse ses prévisions. Sans oublier l'inflation.

L'atterrissage se donc révèle ardu pour une économie helvétique
qui sort de deux années quasi euphoriques avec des taux de
croissance de 3,2% en 2006 et de 3,1% en 2007.

Coup de frein puissant

Et le coup de frein subi entre janvier et mars de cette année,
puissant mais pas catastrophique selon les observateurs, laisse
présager de prochains mois difficiles.



L'économie mondiale, en particulier les Etats-Unis et la zone
euro, est confrontée au double impact de la persistance de la crise
sur les marchés financiers et de la flambée des prix du pétrole.
Dans ce contexte, la Suisse doit composer, momentanément du moins,
avec une contraction de ses exportations de biens et
services.



Le secteur financier, qui représente un dixième de l'économie du
pays, est aussi à la peine après les déboires des grandes banques,
l'UBS avant tout, face aux ravages de la crise du crédit immobilier
américain. Sa contribution au PIB a reculé de 2,1% au premier
trimestre (par rapport au précédent), une première en cinq ans.

Inflation au plus haut

En plus du ralentissement conjoncturel, la Suisse doit encore
affronter un niveau d'inflation plus jamais atteint depuis près de
quinze ans. En mai, le taux de renchérissement exprimé en rythme
annuel s'est fixé à 2,9%, sous l'effet de la poussée des prix des
carburants automobiles et du mazout.



Les répercussions du doublement du prix du baril de pétrole en un
an, au niveau record de 130 dollars, devraient commencer à peser
sur le budget des ménages, du moins ceux qui possèdent les revenus
les plus modestes. Le phénomène devrait se prolonger quelques mois
avant que son impact statistique (effet de base) ne s'atténue.

L'OCDE défaitiste

Dans le sillage de ces mauvais indicateurs, l'Organisation de
développement et coopération économiques (OCDE) est venue doucher
les espoirs d'un redressement à court terme. Ses experts ont revu
en nette baisse leurs prévisions de croissance du PIB helvétique
pour 2009, la réduisant à +1,4% contre 2% il y a six mois.



C'est dans ce contexte que la Banque nationale suisse livrera dans
deux semaines sa prochaine appréciation. La BNS devrait maintenir
sa politique inchangée, «au moins jusqu'en septembre», estiment les
économistes dans leur majorité. L'inflation est certes bien
présente, mais moins problématique que dans la zone euro.



ats/cer

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Le BEC revoit aussi à la baisse

Les experts du KOF Consensus Forecast (BEC) revoient à la baisse leurs attentes de croissance pour la Suisse. Ils tablent sur un produit intérieur brut réel en progression de 2% cette année, au lieu des 2,1% prévus il y a trois mois.

La croissance en 2009 est escomptée à 1,6%, contre 1,8% trois mois auparavant, a indiqué vendredi l'institut conjoncturel.

Les 20 économistes consultés ont manifestement tenu compte des chiffres officiels publiés lundi par le Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO). Le pessimisme des économistes du consensus est de mise pour les investissements et les exportations des entreprises suisses.

En 2008, les dépenses d'investissements devraient progresser de 1,6%, au lieu des 1,9% prévus il y a trois mois, et les exportations de 3,6%, au lieu de 4,9%. Les prévisions sont également revues à la baisse pour l'an prochain.

La stabilité règne en revanche du côté du marché de l'emploi. Le taux de chômage est attendu à 2,6% aussi bien pour cette année que pour l'année prochaine. Pour l'inflation, les experts prévoient 2,1% en 2008 et 1,5% en 2009.