Les cours du baril de pétrole ont donc poursuivi leur recul
jeudi dans les échanges électroniques cotés en Asie, sur fond
d'inquiétudes sur un ralentissement généralisé de la croissance,
selon des courtiers.
Dans les échanges matinaux, le prix du baril de "light sweet
crude" pour livraison en juillet reculait de 56 cents à 121,74
dollars, contre 122,30 dollars en clôture mercredi soir à New York.
Le baril de pétrole Brent pour livraison en juillet cédait 45 cents
à 121,65 dollars.
Mercredi, les cours ont baissé de plus de deux dollars à New York,
suite à une nette reconstitution des stocks d'essence aux
Etats-Unis, alors que la consommation montre des signes
d'essoufflement.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light
sweet crude" pour livraison en juillet a fini la séance à 122,01
dollars, en retrait de 2,01 dollars par rapport à son cours de
clôture de lundi. C'est son niveau le plus bas depuis la
mi-mai.
Menaces sur la croissance
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour échéance en
juillet a également clôturé en forte baisse, cédant 2,48 dollars à
122,10 dollars.
L'Organisation pour la coopération et le développement économiques
(OCDE) a averti mercredi dans son rapport semestriel sur les
perspectives économiques que le ralentissement économique
enregistré ces derniers mois devrait "se généraliser".
Par ailleurs, une nette reconstitution des stocks d'essence aux
Etats-Unis a contribué au reflux des cours de l'or noir. Le
département américain à l'Energie (DoE) a annoncé mercredi une
forte augmentation des stocks d'essence (de 2,9 millions de barils)
la semaine dernière aux Etats-Unis, premier consommateur mondial
d'énergie.
Consommation américaine en baisse
Cette hausse intervient au moment où les marchés pétroliers
surveillent de près les réserves d'essence, en raison de l'entrée
des Etats-Unis dans la "driving season", période des grands
déplacements estivaux en voiture. Le DoE a pourtant indiqué que les
Américains ont consommé moins de produits pétroliers comparé à un
an plus tôt: la demande d'essence a par exemple reculé de 1,4% sur
les quatre dernières semaines.
L'émetteur de cartes de crédit Mastercard a pour sa part annoncé
que la consommation d'essence à la pompe avait diminué de 4,7% la
semaine dernière par rapport à la même période il y a un an. "Au vu
de ces données, on peut déduire que la consommation d'essence va
être faible cet été", en a déduit Bart Melek.
agences/cer
La tendance à la baisse va se poursuivre
Les analystes jugent que l'envolée du prix de l'or noir, qui avait atteint les 135,09 dollars le baril le 22 mai à New York, pèse sur la demande, parce qu'elle a entraîné des réductions de subventions, voire leurs suppressions dans plusieurs pays émergents, notamment en Asie.
"Le prix du pétrole a désormais cédé plus de 10 dollars par rapport à son niveau historique", fait observer un analyste à la maison de courtage MF Global.
Cette tendance baissière va se poursuivre et le prix du pétrole va se retrouver aux alentours des 120 dollars d'ici la fin de la semaine, affirme l'analyste.
"Mais jusqu'où reculeront les prix à moyen terme? Voilà la question qui se pose vu que la demande faiblit un peu partout dans le monde".
Pour un autre expert, de la banque d'affaires Goldman Sachs, avec une offre d'hydrocarbures qui plafonne, seuls des prix très élevés feront baisser la demande dans les pays occidentaux.