Entre janvier et mars, la banque essuyait encore une perte nette
de plus de 2,1 milliards. La performance est supérieure aux
attentes du marché.
Elle n'a pas manqué de satisfaire le patron du no 2 bancaire
helvétique, Brady Dougan, qui met en exergue, jeudi dans un
communiqué , «la capacité
bénéficiaire de notre modèle commercial intégré ainsi que de notre
centrage permanent sur la gestion des risques et des coûts.
Fort afflux de fonds
Dans la gestion de fortune, le Credit Suisse présente un fort
afflux de fonds, avec un total de nouveaux capitaux nets de 17,4
milliards de francs durant la période sous revue. Le groupe a par
ailleurs continué à réduire ses positions à risques en lien avec la
crise du crédit venue des Etats-Unis.
Au niveau des perspectives, le Credit Suisse fait preuve de
prudence. «Nous nous attendons à ce que les conditions de marché
difficiles perdurent à court et moyen termes et nous continuons à
gérer nos affaires de manière conservatrice», a relevé Brady
Dougan.
Attentes dépassées
Le résultat du groupe a dépassé les attentes des analystes qui
tablaient en moyenne sur une perte de 258 millions pour cette
division. Sur le trimestre sous revue, les correctifs de valeurs
ont été effectués sur des crédits à effet de levier et des produits
structurés liés à des crédits hypothécaires.
A fin juin, le Credit Suisse a réduit son exposition aux risques
de 31% par rapport au 1er trimestre 2008 à 14,3 milliards de francs
dans le secteur des crédits à effet de levier. Les engagements liés
aux hypothèques commerciales ont quant à eux diminué de 22% à 15
milliards de francs et de 2% à 5,4 milliards dans les produits liés
à de crédits hypothécaires résidentiels. L'exposition aux titres de
créances garantis par des instruments de crédit (Collateralized
debt obligations/CDO) a plongé de 42% à 1,1 milliard.
ats/cht
Pas de gros amortissements
Le Credit Suisse n'a pas dû effectuer de gros amortissements durant le 2e trimestre 2008, en lien avec la crise du crédit. Les dépréciations nettes ont plafonné à un total de 22 millions de francs.
Le numéro deux bancaire suisse a continué de réduire son exposition au risque. L'absence d'importants correctifs de valeurs a ainsi permis à la division de la banque d'affaires Investment Banking, la plus touchée par la crise du subprime aux Etats-Unis, de renouer avec les profits au 2e trimestre.
Après une lourde perte de 3,46 milliards de francs entre janvier et mars, elle a dégagé un bénéfice avant impôts de 281 millions.
Reste que la performance s'inscrit en net repli par rapport au bénéfice avant impôts record de plus de 2,5 milliards de francs affiché un an auparavant par Investment Banking.
Accueil enthousiaste à la Bourse
A la Bourse suisse, le titre de l'établissement s'est envolé de 5,31% par rapport à la clôture de la veille à 52,55 francs, meilleure performance d'un indice SMI des valeurs vedettes resté pratiquement inchangé. Il avait déjà engrangé 7,08% mercredi.
Dans les premiers échanges jeudi, l'action du no 2 bancaire helvétique s'était envolée de 8,42% par rapport à la clôture de la veille à 54,10 francs.