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Gros coup de gueule de la Loterie romande

Le directeur Jean-Pierre Beuret et les fameux Tribolo.
Le directeur Jean-Pierre Beuret et les fameux Tribolo.
La Loterie romande a crié "sa colère" mardi contre le Conseil fédéral qui l'empêche de se développer. L'organisation annonce une nette baisse de son bénéfice et craint une chute catastrophique en l'absence de réaction.

Le Conseil fédéral se comporte comme "une autruche éclairée", a
critiqué la Loterie romande mardi, lors de la présentation à la
presse des résultats 2007 de la société.

Le gouvernement ignore délibérément des principes de la
Constitution helvétique, comme le dialogue confédéral, a dénoncé le
président de l'organisation Jean-Pierre Beuret. Celui-ci a ajouté
que la Loterie courait à la catastrophe, si son activité continuait
à être entravée. Une chute du bénéfice de 30 à 50% a même été
évoquée.

Bénéfice en chute de 8%

Jean-Pierre Beuret a en outre vivement critiqué l'Office
fédéral de la justice et la Commission fédérale des maisons de jeux
(CFMJ) qui asphyxient tous les projets de la loterie. Malgré son
action pour le bien public, la Loterie romande est "bloquée", alors
que tout est mis en oeuvre pour favoriser les casinos et leurs
intérêts privés, selon Jean-Pierre Beuret.



A cause des "risques institutionnels" qui planent sur la Loterie
romande, celle-ci a dû constituer des provisions. Compte-tenu en
plus de la baisse du revenu brut des jeux, le bénéfice a chuté de
8% l'an dernier, passant de 191 millions de francs à 176
millions.

Initiative bien partie

Seul point positif, les responsables de la Loterie romande se
disent optimistes quant aux chances d'aboutissement de l'initiative
populaire intitulée "Pour des jeux d'argent au service du bien
commun": en trois semaines, plusieurs milliers de signatures ont
déjà été récoltées.



Le texte refuse le démantèlement de l'utilité publique. Il exige
la mise en place d'une politique coordonnée entre la Confédération
et les cantons en matière de jeux d'argent et vise à promouvoir
davantage de solidarité pour l'AVS/AI et à assurer la pérennité des
loteries d'utilité publique.



ats/boi

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Septante ans d'histoire

La Société de la Loterie de la Suisse Romande a été fondée en 1937 par les cantons de Vaud, Fribourg, Valais, Neuchâtel et Genève.

Son but était d'organiser une loterie en Suisse romande, dont le bénéfice serait redistribué au profit de l'utilité publique, à l'époque en particulier pour des besoins sociaux et de bienfaisance.

Le canton de Jura a rejoint les 5 cantons d'origine lors de sa fondation en 1979.

Selon des chiffres internes, 95% des Romands connaissent la Loterie Romande et 55% de la population jouent régulièrement aux jeux affiliés.

Son billet à gratter le plus connu, le Tribolo, est né en 1987. Il a changé 430 fois d'image depuis lors.

Aujourd'hui, la Loterie romande offre 15 billets instantanés, 3 jeux online, un jeu de pronostics hippiques (PMU Romand), des jeux de loteries électronique et la loterie à numéros.

Depuis 2004, l'organisation participe aussi à la loterie transnationale "Euro Millions".

Toutefois après une année 2006 exceptionelle, le revenu de la loterie européenne a chuté de 22% en 2007.

293 collaborateurs

Les coûts d'exploitation sont restés stables, s'est réjouie la Loterie romande qui emploie 293 collaborateurs, dont 71 vendeurs de rue.

Elle a versé près de 67 millions de francs de commissions à ses dépositaires.

Après prélèvement de la taxe de 0,5% destinée à la lutte contre le jeu excessif, le bénéfice se répartit ainsi: cinq sixièmes aux organes de répartition, soit 145 millions de francs pour le soutien au social, à la culture au patrimoine ou à la recherche et un sixième au sport, soit 29 millions
de francs.